Présentation de la compagnie E'leuk Théâtre
E’leuk Théâtre est une association qui a été créé en 2015. Aujourd’hui elle compte 12 comédiens dont le président est Alioune Sane, notre référent à Saint Louis qui a organisé le programme de la Caravane.
Alioune nous explique l’image qu’à la population en voyant des sénégalais accompagné de blancs : « les gens ont l’idée quand nous sommes avec des tubab nous allons avoir plein d’argent. Mais non. On s’est rejoint pour une cause que nous défendons. »
Les objectifs d’E’leuk théâtre sont de sensibiliser la population en général dans les écoles, les rues, les salles de spectacles. Ils font à la fois du théâtre forum et du théâtre conventionnel qui leur permet de monter de grosses créations. Ils ont aussi mis en place le Festival des rencontres artistiques pour un développement durable qui est leur activité phare. Ce festival invite à partager pendant 3-4 jours des prestations dans toute la ville avec des artistes sénégalais et étrangers.
23/01/20 Aplomb et désolation à Saint-Louis
Aplomb et désolation !
La Caravane, le groupe de théâtre E'leuk théâtre de Saint-Louis, ancienne capitale de l'Afrique de l'Ouest, sont allés en farandole ce jeudi 23 janvier visiter la Préfète et les Mairesses-adjointes.
Quel étonnement d'apprendre que tout est prévu! Les services de l'État, du département sont disponibles en permanence pour permettre à la population de se former, d'entreprendre, d'améliorer la qualité de vie. Toutes les opportunités pour faciliter ces changements sont voulues par le Président lui-même et la volonté des édiles est sans faille.
La désolation vient de la population! En effet, celle-ci ne voit pas les opportunités, ne comprend rien à l'investissement des édiles. Serais-je ironique ?
Babacar Gayd, président de l'association Agir Ensemble pour la commune de Saint-Louis, instituteur en quartier périphérique, nous confirme l'incompréhension des autorités avec les habitants. Le long du fleuve, une digue de plusieurs kms est un dépôt d'ordures de l'ensemble de la ville. Les gens vivent là, à quelques mètres et depuis des années mènent une lutte incessante avec les pouvoirs publics pour que ce fléau malodorant, vecteur de maladies infantiles, inesthétique et scabreux leur soit épargné. Des propositions ont été formulées, des promesses faites, des engagements pris. Résultats depuis plus de cinq ans, rien ne s'est fait et le fléau s'étend.
Aplomb des autorités, désolation des populations.
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Par Louis Campana, Président de Gandhi International
18/01/20 Grand écart à Dakar
Grand écart à Dakar, entre une journée fantastique à l'hôtel Sokhamon de notre ami Renaud, lequel nous a concocté une rencontre avec des acteurs importants de transformation du grand Dakar et l'ambiance de poussière et de pollution, de saleté due à la poussée du Sahel, au déficit de pluie et au laisser-aller des pouvoirs publics.
La journée au Sokhamon, plus de dix associations autour des problèmes locaux d'agro-foresterie, d'agro-écologie, d'observation des nuages et de plantations d'arbres par des jeunes, conscients de la dilapidation de leur patrimoine. Soirée animée, artistique et poétique autour de textes de la littérature non-violente (Gandhi, Lanza del Vasto, JM Muller, Don Helder Camara et bien d'autres) suite à la conférence que j'ai eue l'honneur de prononcer "Approches d'une économie non-violente". L' ensemble a été filmé par une équipe de l'hôtel.
Le lendemain, plantation d'arbres à une cinquantaine de kms du centre ville en un lieu devenu désertique suite à l'incurie de tous, habitants et pouvoirs publics. C'était une forêt du Cap Vert, nom de la péninsule Dakar, rasée par, ce qu'une personne locale et présente a qualifié de mafia, des prédateurs forestiers pour le charbon de bois. Aucune considération pour la forêt de la part de ces individus et des conséquences dramatiques pour l'environnement, pour l'inésthetique visuelle et l'avancée du désert inexorable. Sans parler, bien entendu, du désespoir des pauvres, toujours plus poussés aux limites de la survie dans un climat d'indifférence et de mépris.
Deuxième ville la plus sale et la plus polluée du monde, Dakar est aussi la plus éprouvée par une circulation impossible et intense. Elle est, avec Delhi (que je connais aussi très bien), les deux symboles d'un monde en bout de course qui ne parvient plus à enrayer des processus de destruction du vivant tant humain, animal et végétal.
Rechercher des alternatives devient tout simplement primordial et demande une urgence éthique et spirituelle, lesquelles sont en décalage complet avec les mesures prises récemment par des élites dépassées au niveau mondial.
Sombre retour à l'égoïsme basique et mortifère.
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Par Louis Campana, Président de Gandhi International
18/01/20 Interview de Mamadou SAKHO
Création en 2016 de l’association JANNA avec deux volets :
- l'entrepreneuriat social avec le travail de jeunes à l’entretien et la création de jardins ;
- la sensibilisation grâce à des ressources financières comme le sponsoring dans le domaine sportif, la création d’une marque de vêtements. Ces actions de sensibilisation permettent de conscientiser les gens sur le covoiturage, l’économiseur d’eau, etc ;
Mamadou a écrit un livre montrant le rôle que peut avoir un enfant sur le réchauffement climatique. Il a aussi fait le court-métrage « Green movie » pour sensibiliser les jeunes sur les questions écologiques (Facebook : Green movie). Il intervient dans les établissements scolaires . Il anime également une chronique pour Séné+.com.
Cette chronique l’a conduit à la création du documentaire « Sénégal vert horizon 2035 » qui sera projeté au grand public le 29 février. Il a ensuite conduit à une pétition qui a récolté 15 000 signatures en 24 heures. Comme un cri du cœur les gens on dit « on veut du vert ». Pour signer sa pétition pour la création d'un parc naturel en lieu et place de l'ancien aéroport Léopold Sédar Senghor c'est ici !
18/01/20 Seynabou Mbaye MYSAY
Seynabou est franco-sénégalaise et ingénieure en électronique. Elle a travaillé en France dans le milieu bancaire et en 2015 elle a un déclic. En voyant tous ces jeunes qui quittent leur pays et meurt en mer dans des bateaux de fortune elle se demande ce qu’elle peut faire. C’est ainsi qu’elle veut leur trouver quelque chose à faire en investissant dans l’agriculture et en leur permettant de retrouver une certaine dignité. « L’agro-écologie est porteuse. […] Je veux aider mes frères et sœurs. »
Aujourd’hui elle dispose de 500 hectares dont 50 sont utilisés pour la culture du riz et sa transformation dans son usine, sous son propre label. Elle travaille avec des producteurs locaux dans un esprit de coopération et d’échange.
Ne connaissant pas le domaine agricole, elle a rencontré des problèmes au début ce qui l’a amené à créer l’association MOI Maintenant Osons Ici en 2017. Avec pour mission d’accompagner des jeunes dans l'entrepreneuriat local.
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Elle s’est rendue compte d’un problème d’éveil des consciences. Les locaux étaient seulement focalisés sur la rentabilité sans penser aux problématiques engendrées. L’association veut donc éveiller les consciences pour former de futur éco-citoyen. Au sein de MOI elle a créé « Yess all » (le renouveau) pour dire que cette planète est notre environnement et qu’il faut la protéger. Cela commence par l’implantation de jardins dans des écoles auprès des 6-10 ans. « Ce sont eux les éco-citoyens qui pourront nous sauver pour un lendemain meilleur ». Elle a aussi prévu de travailler dans les banlieues alentours de Dakar où vit les 2/3 de la population dakaroise.
18/01/20 Mohamed Comlan Philippe Daniel ZINGAN
Suite à l’essor des fast-foods et de la « malbouffe » Mohamad décide en 2009 de créer l’association Lumières sur les potagers. Avec son projet de 1000 jardins, il veut que la population maîtrise ce qu’elle mange et surtout qu’elle puisse « manger bon, propre et juste. » L’un des objectifs est de sensibiliser à une alimentation saine et dans la culture culinaire sénégalaise.
« Il faut respecter le petit producteur car si on continue avec l’accaparement des terres ces petits producteurs vont disparaître. »
Ces 1000 jardins sont communautaires, familiaux et scolaires. A travers les enfants, l’association fait le lien avec les parents et forme de futurs citoyens.
Pour Mohamed les grands combats d’aujourd’hui sont les problèmes de l’érosion côtière, celui de reverdir Dakar et de rendre à nouveau la ville verte.
18/01/20 Mohamed SAFIEDDINE dit Hamoudé
Néo-rural qui a quitté Dakar il y a environ 10 ans. Aujourd’hui il vit son amour de la nature dans un village de pêcheur. Petit à petit il a appris l’agriculture biologique ce qui l’amené à vouloir travailler dans ce domaine par le biais du maraichage et d’une pépinière en plantes endémiques du Sénégal, qu’on ne trouve plus aujourd’hui car elles sont seulement importées.
Maintenant il plante dans des champs de paysans avec l’APAF avec comme outil l’agro-foresterie. Il a compris que la terre vit et qu’il faut penser au sol. Il a participé à la plantation de nombreux arbres. « On apprend beaucoup plus de l’arbre et de la terre que de beaucoup de livres. »
En dehors de cet aspect associatif il faut ajouter l’aspect entrepreneurial. Mohamed participe à la fertilisation des sols de paysans, de jardins privés et de l’Etat. Il s’est beaucoup inspiré de Haidar EL ALI qui fait partie des gens qui ont donné une conscience écologique politique au Sénégal.
12/01/20 En direction de la Guinée Bissau
La Casamance, un bras de mer pas tranquille du tout !
Il est salé, pas étonnant pour un bras de mer et aucune rivière ne vient atténuer sa salinité. Elle pénètre la plaine très loin à l'intérieur, plus de 250 kms. Sur ces rives depuis quelques décennies, les rizières ont disparu, abandonnées par les paysans. Aux équinoxes, la marée y dépose son sel et des déchets plastiques et sa fréquence, petit à petit, a rendu la terre stérile et incultivable.
Avec l'abbé Camille Gomis, certains d'entre nous sont partis en direction de la Guinée Bissau après la messe dominicale. Il voulait nous montrer les conséquences du conflit armé qui a duré plus de 35 ans et qui n'est toujours pas réglé. Les villages abandonnés, disparus. Seuls subsistent les bâtiments en béton, une église entre autres, mais bien abîmée et fendillée. Par contre, la forêt, durant cette absence d'humains, a bien profité. Des fûts de plus de 30 mètres de haut et 1,50 mètre de diamètres, protègent une végétation intense et prolifique, la faune et la flore surabondent. L'absence d'activité humaine permet ce renouveau et c'est rassurant.
L'équilibre est l'ADN de la nature et nous pouvons dire que si nous la respectons, notre Mère-Terre a les moyens de se renouveler et de nous guérir de nos convulsions destructrices.
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Par Louis Campana, Président de Gandhi International