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20/03/20 Epilogue d'une caravane

Obsolescence et nouveaux paradigmes.

 

Combien ont pu être prétentieuses nos recherches des alternatives urbaines et rurales !

Parcourir le Sénégal, le Maroc et l'Espagne avec ces quelques exemples d'alternatives réelles comme l'agro-écologie, la permaculture, les plantations d'arbres dans le désert actuel de Dakar, Cap-vert, devenu stérile, a pu paraître comme défoncer de portes ouvertes, puisque le CCFD le pratique depuis des années, les Colibris aussi et maintes associations de retour à la terre, ainsi l'Arche de Lanza del Vasto depuis 1948.

 

Notre caravane a cependant été témoin des dégâts construits de mains d'hommes ou de têtes d'hommes, puisque le reploiement ardu et courageux de reconstruction de vie par des associations menées par des capitaines sans galons est bien réel. Ils ont osé la main tendue aux migrants ou aux abandonnés d'une civilisation en bout de souffle, rejetant ce qu'elle avait produit. Certains se sont élevés contre des pollutions insensées et chaotiques.

 

Ce qui m'est apparu de plus évident, c'est l'obsolescence des valeurs de ce monde. Je crois que le Covid19 vient comme une cerise sur le gâteau ou l'allongement du nez de Pinocchio, couronner cette obsolescence, d'une manière dramatique certes, mêlant les abus et les mensonges d'une globalisation entretenue par des logiques de pouvoir, de contrôle des peuples, de peur et de profit pour quelques uns. Je lis sur les médias qu'il y avait un avant et qu'il y aura un après Covid19.

 

Toutes ces fausses valeurs vont-elles se refaire une beauté ? Trouvera-t-on encore des capitaines d'industries pour continuer ces œuvres destructrices d'humains avec la bénédiction des banques centrales et des politiques dangereux ?

 

« Pour que vive la Terre » est une proposition basée sur la certitude que notre Terre-Mère peut à tout moment, par n'importe quels moyens, se débarrasser de microbes insolents que représente l'humanité. « Nous lui appartenons » disent les peuples premiers, mais nous avons eu la prétention d'en disposer à volonté, sans frein ni mesure. Il lui suffit d'un coup d'épaule pour nous inonder ou nous brûler ou nous anéantir par des secrètes manipulations dont elle a fait preuve par le passé, un volcan surexcité, une météorite, ou un virus.

 

« Pour que vive la Terre » est une recherche d'approches d'une économie autre, non-violente, sobre et pauvre, solidaire et locale, spirituelle et religieuse, car il n'y a pas de spiritualité désincarnée. Jusqu'à attendre un salut venu d'ailleurs puisque nous faisons montre d'une incapacité notoire à nous réguler et à vivre en paix. Mais là, c'est un chrétien qui parle qui ne veut rien imposer, seulement éclairer et témoigner !

 

Des milliards d'euros et de dollars vont être déployés pour relancer l'économie, preuve que les dirigeants, ceux d'en-haut, ne comprennent rien. La sagesse populaire, ceux d'en-bas, se contenterait qu'on lui lassât prendre en main, humblement, les choses de la vie de tous les jours. Cultiver un jardin familial avec quelques animaux domestiques élevés avec respect et un verger varié, d'où le redéploiement en zone rurale des maltraités des cités infernales, des esclaves de l'économie de marché. Réapprendre à filer la laine et décortiquer des amandes le soir au coin du feu, chanter et danser, trier les pommes, plutôt qu'être abrutis par des séries télévisées sans queue ni tête. Bref, changer de paradigmes et de logiciels. Oui, non ? Et si c'était cela notre avenir ?

 

La caravane aurait-elle servi à cela à ceux qui l'ont proposée et vécue, à ceux qu'elle a rencontrés serait déjà un sacré profit ?

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Par Louis CAMPANA, Président de Gandhi International

07/03/20 Gaudi

Antoni Gaudi, architecte de la Sagrada Familia.

Nous venions de projeter le film "la Marche des Gueux" et François nous dit (à Isabelle et moi) de descendre au café, en bas à gauche du lieu de projection, où un ancien architecte de la Sagrada Familia nous attendait avec Carmen, notre hôte à Barcelona.

En effet, ils étaient là, sirotant une bière, lui, Frederic, l'architecte et Carmen avec une autre dame qui avait assisté à la projection.

Aussitôt, je lui fais part de mon admiration pour cet édifice, sa lumière, cette forêt organique avec sa flore et sa faune. Nous venons de la visiter durant plus de deux heures.

Pour moi, cette église est le symbole du "Laudato Si" du Pape François, bien avant cette encyclique.

De vertigineux arbres de porphyre soutiennent le chœur alors que toutes les autres colonnes ne sont qu'hêtres, chênes ou autres miraculeux soutiens végétaux-pierreux des voûtes et vitraux illuminées par le soleil d'ouest.

La conversation s'anime.

Frederic a passé dix années de sa vie comme l'un des vingt architectes de la basilique. de 2003 à 2013. Il doit avoir mon âge ou légèrement plus jeune.

De Gaudi, il assure qu'il répétait comme un mantra les mêmes choses; "La pensée est "esclave" de la vérité!" Une pensée qui n'est pas dirigée vers la vérité est fausse, précise-t-il.

De même, "La liberté est une affaire de volonté et de maîtrise de soi: la volonté est une vertu théologale, la maîtrise de soi, une royauté personnelle!", il est impossible d'être libre au sens de faire ce que l'on veut. Il faut donc agir volontairement en fonction d'une connaissance expérimentée et enseignée, ce qui n'exclut pas la créativité.

Ouf! Ce sont donc des mantras qui ont façonné l'architecte, lequel, d'après Frederic, était têtu comme une mule et créait ses formes à partir de formes organiques, fruits, animaux et végétaux colorés.

"L'originalité, disait-il, est le retour à l'origine" et "Mon Client n'est pas pressé", son Client étant Dieu.

Je ne me prive pas de faire le parallèle avec ce texte de Shantidas (Lanza del Vasto) sorti de la préface du livre de Gandhi le Hindj Swaraj, version française "Leur civilisation et notre délivrance" Denoël 1957:

"La maîtrise de soi-même est donc la principe de la liberté, ce qui fait passer le problème du plan social au plan spirituel.

La  liberté politique et l'indépendance nationale sont négatives et fictives, seule réelle est la royauté de chaque homme en son for intérieur."

 

Gaudi est mort renversé par un tram. Il fut transporté à l'hôtel-Dieu de Barcelone, on l'avait pris pour un mendiant, il était sans papier et habillé comme un pauvre.

Quand de grandes âmes se rencontrent au gré d'une Caravane itinérante... !

Merci Gandhi, Gaudi et Shantidas.

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Par Louis CAMPANA, Président de Gandhi International

07/03/20 Un malheur sur nous !

Vinoba Bhave, successeur de Gandhi, vivait, lors de la Caravane du Bhudan (le don de la terre) une sorte d'inspiration à la fois poétique et prophétique, et ce, chaque jour. En homme libre, sans affectation, sans peur ou troubles ou regrets, il haranguait les foules, nouvelles chaque jour, venant chercher la part du pauvre, réclamant la terre comme chose ordinaire et évidente.

Il n'hésitait pas commenter le quotidien avec ferveur, une réunion de prière s'étant tenue sous un orage virulent, il félicita la foule de n'avoir pas bronché sous le déluge.

"Les pèlerins font une longue route pour se baigner dans les fleuves sacrés, mais cette fois, le Gange est venu sur nous nous purifier.

Ils s'y baignent pour se laver de leurs souillures, leur avarice, leur avidité, mais quelque boue subsiste et reste mêlée même aux fleuves sacrées, tandis que que c'est une eau très pure qui nous est venue du ciel et une bénédiction incontestable.

Et maintenant pourquoi n'imitez-vous pas le Ciel? Oui, pour tout purifier, que vos dons de la terre pleuvent. Les pauvres ont soif de la terre."

D'après la préface de Lanza del Vasto, la Révolution non-violente, de Vinoba.

"La miséricorde divine est comme l'eau courante d'un fleuve. Elle agit toujours jamais elle ne réagit. Comme le rayon du soleil et comme la flamme du feu, elle purifie tout ce qu'elle touche. La lumière de la lampe ne sait pas ce qu'est l'obscurité car, où qu'elle aille, il fait clair... La compassion n'a jamais peur..."

Idem.

Lumière de la bonté.

"De même que la lumière ne peut voir les ténèbres parce que tout ce qu'elle regarde est éclairé, de même l'homme bon ne voit que bonté autour de lui.

Non qu'il vive dans un rêve naïf, car cette bonté qu'il veut voir partout, son regard la suscite, la sème et la récolte."

Idem.

Combien j'aimerais entendre un leader politique oser ces mots et ces métaphores pour enthousiasmer la vie des citoyens et leur permettre par un langage de la terre, de l'eau, du feu raviver les racines profondes de nos vies hors sol et laïcisées.

Hélas, un malheur nous est tombé dessus, pauvres de nous, plombés de ciment, de goudron, de plastique.

Oui, pauvres de nous!

...Prêts à changer notre logiciel ? Pour vivre ?

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Par Louis CAMPANA, Président de Gandhi International

25/02/20 Quand désobéir devient un devoir !

La plupart des alternatives rencontrées durant notre Caravane sont de fait des réponses circonstanciées face au désordre établi par l'ultralibéralisme. Que ce soit la Fundacion Escuela de Solidaritad ou la Granja de l'ombria, lesquelles accueillent les migrants africains avec constance et sans attendre de reconnaissance, l'approche alternative est peu sensible car ça ne construit rien de nouveau, sinon le constat désolant d'une société incapable d'absorber les miséreux qu'elle a produit ailleurs. Rendre une forme d'espérance aux migrants est cependant nécessaire, leur permettre de rester debout, dignes malgré le désarroi et la dure vie commune imposée.

En ce qui concerne les chiffonniers d'Emmaüs, traperos de Murcia, idem. Ils sont les "produits" d'une société de consommation et représentent donc ceux que l'on charge avec condescendance de bien vouloir s'occuper des déchets afin de les recycler. J'ai énormément de respect pour l'idée de l'abbé Pierre pour redonner de la dignité à ceux qui l'avaient perdue. Néanmoins, je reste persuadé qu'ils mériteraient mieux, mais bon !

Je me souviens, au Burkina Faso, avoir vu des quantités de vêtements récoltés par Emmaüs Nord de France, qui ont complètement annihiler la filière coton dans ce pays. Quand le vêtement polyester ou importé est trois fois moins cher que celui produit sur place, ...pas plus de commentaires!

Tant que les écoles de commerce formeront des requins en puissance il faudra donc, pour les exclus, ramasser les miettes et s'en contenter.

On peut toujours demander que ces écoles de commerce soient volontairement transformées en écoles de la solidarité et de la distribution, mais aussi les vecteurs de productions locales et en conséquence de créations d'emploi locales...

Mais ne rêvons pas, ces choses ne sont pas dans les intentions de ceux qui mènent le monde à sa destruction. Ils ont de l'argent à faire, de façon "durable", disent-ils ! Que signifie ce mot dans leur bouche ?

Pour parvenir à cette fin, l'étendard du tout sécurité est levé bien haut, d'où les murs érigés pour "protéger" les honnêtes gens du péril des pauvres, les caméras de surveillance (faciale ou autre) pour réduire au silence ceux qui ne traversent pas dans les clous et sont donc les perturbateurs du bon (dés)ordre établi...

Quand désobéir devient un devoir !

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Par Louis CAMPANA, Président de Gandhi International

24/02/20 Grosses questions !

Comme tout ce qui concerne l'exploration de la vie des humains, l'expérience non-violente est sujette à des avis et des écoles différentes.

Déjà, l'ahimsa gandhienne, dès la mort de ce dernier fut animée par deux tendances, l'une avec Vinoba Bhave prônait l'attention aux plus petits avec une forte dimension spirituelle, l'autre, avec Narayan Prakash défendait une non-violence plus idéologique, comme un combat politique argumenté sans se prendre les pieds dans la recherche impérieuse d'une vérité non définie.

 

Qu'en est-il aujourd'hui?

Je sais que je prends des risques à oser soulever les problèmes, mais bon, c'est la vie et il faut en prendre conscience.

Vous avez à ma droite, les intellectuels de la non-violence, ceux qui savent et ont des arguments frappants et vouent aux inutilités ceux qui voudraient les contester. Je lève mon chapeau, lorsque j'en ai un, mais c'est rareté, devant cet effort de porter la non-violence à ce niveau à la fois universitaire, je le concède, et didactique. Je mets dans cette droite, les essais pour un langage non-violent, une communication, avec cependant un énorme bémol : le risque de manipulation est explicite entre celui qui connait le truc (la girafe) et celui qui, bien involontairement, joue le rôle du chacal qui n'a rien compris. Celui qui voudra comprendre, comprendra ! C'est vital qu'il y ait de tout pour faire un monde non-violent. Le risque de récupération politique est grand, même des banques et des multinationales sont capables d'utiliser des arguments non-violents pour justifier et poursuivre leurs actes...

 

A ma gauche, la non-violence de principe, image du désobéissant de base qui conteste tout parce qu'il le faut et que ça fait partie d'un élément démocratique à prendre en compte et à explorer. Là aussi, chapeau bas, en hiver, je mets plutôt un bonnet, donc bonnet bas. Respect et considération pour cette conviction.

 

Au milieu, ou au centre, on nous dira que le centre est mou, comme un ventre, il y a la dimension spirituelle, ou plus exactement, l'application sur le plan personnel du changement sociétal que la non-violence implique. Elle est doublée de l'attention aux plus pauvres et remarquablement aux plus marginalisés d'une société qui s'écroule face à l'abondance qu'elle génère et qui l'étouffe.

 

Devant une civilisation qui, pour se développer :

- fait risquer aux humains la révolte de la Terre-Mère, déjà en cours avec le changement climatique ;

- fait vivre la misère à quatre milliards d'individus, puisque l'accaparement et l'avarice les privent du pain quotidien ;

- voue les migrants nés de ces conditions et de ces abus un sort inhumain, leur volent leurs vies ;

- veut ignorer les possibles transitions nées d'en bas, voulant toujours conserver le pouvoir en haut pour en jouir pleinement ;

- refuse de changer les logiques implacables des institutions financières, des institutions étatiques, à l'origine du chaos présent ;

- considère le "Je pense donc je suis" comme le prêt à porter d'une pensée qui lui donne tous les droits, comme étant sa propre source méprisant "l'histoire" des peuples premiers, qui seraient non-pensants ;

- enfin, refuse de changer son propre logiciel cérébral et refuse le "Tu es donc je suis" lequel ouvre les portes de la relation à l'Autre (le Cosmos, Dieu, le voisin, soi-même, l'ennemi pour en faire un ami, etc...) ;

- hé oui, civilisation "diabolique" au sens de divideuse des humains ou de croc en jambe, comme l'a qualifiée Gandhi lui-même dans le Hind Swaraj de 1910 en Afrique du Sud.

 

Sur ce, gardons le moral et la bonne humeur, on va en avoir besoin.

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Par Louis CAMPANA, Président de Gandhi International

20/02/20 Museo de Bullas

Alfonso Fernandez Jiménez est un artiste local. Un problème aux mains l'a empêché de poursuivre une carrière de menuisier. Sans se démonter pour autant il entame une violon d'Ingres en fabriquant des maquettes de monuments historiques du monde entier avec une impressionnante approche à partir de photos et un sens des proportions assez stupéfiant. 

Cependant ce qui m'a le plus allumé, ce sont deux portraits l'un à côté de l'autre.

L'un représente Hitler, son commentaire : Hitler a fait la guerre au monde entier et a perdu la guerre.

L'autre portait est celui de Gandhi, commentaire d'Alfonso :

Gandhi a déclaré la résistance aux Britanniques et a gagné la Paix.

Depuis, les chefs d'État n'ont toujours pas compris et continuent par la guerre économique à précipiter la planète entière dans le chaos.

Nous nous devons de poursuivre l'œuvre de Gandhi. Notre caravane en est un moyen en visitant toutes les opportunités pour déclarer la Paix au monde.

Site du musée ici !

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Par Louis CAMPANA, Président de Gandhi International

19/02/20 Pain

Ils le reconnurent à la fraction du pain.

Dans mon exposé, plusieurs fois au cours de cette expédition "Pour que vive la Terre", je mentionne la nécessité du combat pour le pain. La prière du Notre Père, issu de l'araméen, est explicite : le mot "pain" peut être traduit aussi par "le combat pour le pain".

En effet, la racine hébraïque est la même, seul change le jeu des voyelles pour métamorphoser le pain, en combat pour le pain. Il s'agit-là d'une exigence de Jésus, alors qu'il enseigne le Notre Père à ses amis. N'a-t-il pas à deux reprises multiplié les pains ? "Vous n'avez donc pas compris" leur dit-il. Le Pain est abondant et se doit d'être pour tous, il est cependant un combat, car certains le monnayent ou ne le veulent que pour eux.

Nous sommes en ces jours chez les Chiffonniers d'Emmaüs de Murcia.

L'Abbé Pierre, en créant cette institution, tenait à redonner espoir aux plus pauvres, aux entristes de la vie, aux désespérés du chemin vers Emmaüs. 

En effet, quelle déroute pour ces compagnons, leur chef spirituel était mort sur une croix, comme un vulgaire bandit, lui qu'ils espéraient être le nouveau roi d'Israël.

Un Quidam se joignit à eux: "Pourquoi cette tristesse en vos cœurs ?" demanda-t-Il.

Et les deux de raconter leur déception.

Il leur dit donc de passer à table dans une auberge. Aussitôt, Il fit la bénédiction, prit le pain, le fractionna et disparut.

De retour à Jérusalem, ils rapportèrent à leurs compagnons :

"Notre coeur n'était-il pas bondissant de joie lorsqu'Il nous parlait en cheminant?"

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Par Louis CAMPANA, Président de Gandhi International

15/02/20 Béatitudes selon Gandhi

J'ai entendu dire, à plusieurs reprises, par Shantidas (Lanza del Vasto) lors de ses causeries que lui-même avait posé la question à Gandhi sur quelle serait la Constitution de l'Inde s'il obtenait l'indépendance.

"Sur les Béatitudes" aurait répondu Gandhi.

En 1947, au départ des Britanniques, Gandhi prônait une Inde avec un seul drapeau et 500 000 villages indépendants, solidaires, sous forme de républiques villageoises. En fait, Gandhi a confié la mise en forme de la Constitution à son meilleur adversaire politique, le juriste Ambelkar, un intouchable tribal (dalhit), un hors caste, donc, qui ne lui a jamais pardonné d'avoir traité les parias de "fils de Dieu" (haridjans) ce qui peut aussi se comprendre par "fils des prostituées" dans les temples hindous, où les "servantes des temples" sont obligées d'officier de manière parfois particulière, d'où la méprise entre les deux personnages.

La Constitution de l'Inde fut achevée en 1955, sept ans après la mort de Gandhi.

Voici comment pourrait se formuler cette constitution basée sur les Béatitudes des Évangiles :

Travaille ton jardin intérieur avec constance.

Libère-toi de toute violence et transgresse la loi si nécessaire.

Ensemence les graines d'une économie de partage.

Renonce à avoir raison mais comprends la position de l'autre.

Donne libre cours à l'imagination et à son ivresse en surpassant le casse-tête de la réalité.

Accueille le pauvre et le migrant avec conviction car c'est une chance pour toi et pour eux.

Respecte la Vie et le Cosmos car, de cet équilibre, dépend ta propre vie.

 

Voilà un beau programme politique. 

Qui veut le mettre en oeuvre ?

"Sois donc le changement que tu veux voir advenir" dit Gandhi.

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Par Louis Campana, Président de Gandhi International

15/02/20 Incohérences , manipulations et mensonges.

Nous avons suivi le 15 février un exposé de José Esquinas, pendant longtemps fonctionnaire de l'ONU pour la FAO. Suite à cet exposé, voici quelques réflexions.

Actuellement une personne meurt chaque seconde de la faim ou d'insuffisance alimentaire. Cela signifie, par an, près de 8 millions de personnes. A mettre en parallèle avec 3000 personnes mortes en Chine du Coronavirus. 

Où sont les médias pour alerter sur ce scandale de la faim et de la mauvaise nutrition ?

60 % de la production d'alimentation, tout confondu, est perdue soit par gaspillage, soit par mauvais stockage et incurie.

Monsanto, en mariage depuis trois ans avec Bayer, monopolise avec deux ou trois autres comparses dont Sygenta en Suisse, 75 % des semences et, par leurs lobbies, interdisent l'autoproduction de semences locales, parfois sous peine d'emprisonnement ou de lourdes sanctions selon les pays et les oligarchies en place, celles-ci souvent financées par ces mêmes prédateurs.

Contrôler la nourriture, produite par l'agro-business, c'est contrôler les peuples, c'est aussi contrôler la santé, vaccination, et autres maladies dues à ces produits bourrés de pesticides et autres-cides.

En Afrique, vacciner est plus lucratif que de permettre le travail de la terre aux autochtones, puisque la terre est cédée aux multinationales de l'agro-industrie. Les bénéfices des laboratoires sont hors imagination...

Tout cela peut être considéré comme criminel et n'hésitons pas à dire volontairement criminel et détenu par des mafias protégées par la loi.

C'était notre insurrection du jour, ce 15 février, à Granada.

Une véritable colère, sourde, profonde, en attendant l'espérance de l'Eau Vive promise et prodigieuse, celle de l'Esprit.

Il parait que les 17 objectifs des Nations-Unies sont de faire face à ces crimes d'État. Ah bon ! 

Faites-moi la promesse d'aller les lire sur Internet ! S'il vous plaît ! Notamment les objectifs 2,10, 12 et 16.

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Par Louis Campana, Président de Gandhi International

14/02/20 Emilie Berthon, association Pot à Peau

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Elle a eu une formation en éducation populaire et à travailler dans des institutions. « J’ai vite perçu que c’était très limité et que je n’avais pas développé les idéologies ni les modèles sociaux auxquelles je croyais. J’ai donc compris que je devais fonder ma propre structure. J’ai réussi à bâtir mon rêve professionnel il y a 9 ans avec l’association Pot à Peau pour faire des projets créatifs, artistiques et socioculturels avec une pluralité des publics complètement ouverte et avec comme medium la céramique.
Après ma formation je me suis rendue compte qu’il fallait un médium pour faire de l’éducation populaire et je me suis tournée vers la céramique et j’ai fait un CAP de tourneuse en céramique. J’ai appris toute la technique mais pas le créatif mais cela m’a donné une bonne base. Du coup je n’avais pas envie d’être en atelier à faire de la production et je me suis dit qu’il fallait fonder mon propre projet pour lier les deux : mon envie de créer et celle d’accompagner les autres vers la création et donc de développer du lien. Ce qui me tient à cœur est de créer du lien social et pour cela il faut un médium au-delà de la parole. Donc depuis 9 ans l’association tourne. »

Emilie développe aussi un autre axe avec la formation professionnelle et la formation dans des écoles d’art. Elle a aussi plein de projets à travers l’association dans les écoles. A la Fundaction Escuela de Solidaridad, elle est arrivée avec 120 kg de terre pour créer des totems avec les résidents. « Le projet totem, je le développe déjà en France. Je fais faire des totems aux gens qui viennent faire des ateliers. On en a déjà fait 7 dans le village où j’habite et en ce moment j’en fais dans les écoles à Revel. »

« Ici, mon envie de faire ça est encore plus appuyée car ça fonctionne bien. Mon souhait au départ c’est que chacun se sente artiste, aille vers sa créativité. C’est un peu le message que je cherche à transmettre : ensemble on peut faire de belles et grandes choses ! Un totem c’est grand, ça monte vers le ciel, c’est le symbole de l’unité à travers la collectivité. Ici on parle de déracinement au FES et là on travaille sur l’enracinement avec la terre, c’est aussi un acte d’ancrage collectif. »

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Site internet : https://potapeau.wordpress.com/

14/02/20 Jessica LESCS, dessinatrice et avocate

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" Dessinatrice et avocate en droit des étrangers j’ai rejoint la caravane sur le site de la Fundacion Escuala de Solidaridad pour couvrir de dessins l’événement et rencontrer ce projet fondé initialement par Ignacio puis avec Dora. Comme dans le cadre de ma profession d’avocate, ce que j’ai apprécié à la fondation c’est l’impact extrêmement concret de cette initiative d’un point de vue social. J’ai été très touchée par le profond respect qu’ignacio voue à chaque résident. Ici tout le monde a une responsabilité, sans laquelle le projet ne pourrait fonctionner. Les deux chefs d’orchestre Ignacio et Dora sont immenses, j’aurai beaucoup de joie à les retrouver. "

02/01/20 Témoignages 

"Je suis noir, du Cameroun, parti de mon pays depuis 11 ans. Je ne suis ni un migrant économique, ni un réfugié politique. Je revendique seulement le droit de me promener sur ma planète, en toute liberté ce qui ne m'est pas autorisé. Les personnages de la Bible ont tous circulé autour du Moyen-Orient, jusqu'en Inde, les colons se sont donnés le droit d'envahir le monde entier, mais à nous peuples africains, ce droit nous est dénié. Pourquoi, à cause de notre peau? Où sont les droits humains?" André, 40 ans. Valencia.

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"Je suis de nationalité espagnole, immigrée avec mes parents, j'avais alors 8 ans, j'en ai actuellement 48. J'étais ce qu'on appelle une petite fille "riche". Mes parents sont venus sans problèmes de la Guinée Équatoriale, colonie espagnole. Aujourd'hui je suis solidaire de mes frères africains qui viennent de tout le continent et je fais tout mon possible pour que leur séjour soit positif..." Maria-José, Valencia.

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"A treize ans, je gagnais bien ma vie comme maçon, chez moi au Cameroun. Et un jour, je suis parti, comme un besoin pressent de découvrir le monde, mais surtout de me découvrir. Partout, traversant pays, déserts, savanes, partout les gens m'ont aidé, je me suis montré bénévole pour tout ce qu'on me demandait de faire. Je n'ai pas à me plaindre, la vie est belle pour moi et je suis un croyant peu pratiquant, mais convaincu que Dieu dirige ma vie vers un accomplissement" François, 28 ans, Valencia.

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"Je viens d'apprendre que l'État sénégalais vendait des terres ou les louait pour de longues années à des sociétés européennes ou chinoises pour fabriquer des agro-carburants. Ça me fait très mal. J'ignorais tout cela. Ma terre, celles de mes aïeux pour cette œuvre destructrice ! Ce n'est pas seulement injuste pour ceux qui perdent leur moyen d'autonomie, c'est surtout sacrilège " Jean, 30 ans. Valencia.

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Retranscrit par Louis Campana, Président de Gandhi International

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