Jour 52 - 22/02/2020
Rencontre avec les membres de l’association des voisines et voisins du quartier de Natzaret, à côté de Valencia. Cette association de quartier existe depuis 45 ans et ses membres, qui sont presque tous retraité.e.s, luttent pour la protection et le développement de leur quartier. Cela ne se limite pas qu’au patrimoine bâti mais aussi au patrimoine culturel.
Ils mènent beaucoup d’actions comme l’enseignement dans les collèges du quartier, la condition féminine, la santé… mais leur plus grande préoccupation est l’aspect urbain.
Le port de Valence ne cesse de s’étendre et le quartier de Natzaret connaît de nombreux problèmes depuis plusieurs années. Un nouveau projet d’agrandissement du port est en cours.
Pour défendre leurs droits, ils se basent sur l’influence que ce projet va avoir sur l’environnement. « Avant, la plage se trouvait à quelques pas de l’association. Peu à peu elle a reculé à cause de la modification des côtes ce qui a changé les courants marins et déplacé le sable. Les plages reculent aussi dans d’autres quartiers. » Certains avaient des maisons face à la plage et se retrouvent aujourd’hui face aux murs de nouvelles constructions.
Dans les années 60, ils ont commencé à lutter pour faire fermer une usine qui polluait l’air et le sol. Ils ont réussi à en faire un parc. La lutte a continué et, dès 1987, les projets de modernisation et d’extension du port se sont fait de plus en plus problématiques notamment avec la création d’une grande route. Ils ont longtemps manifesté, mais n’ont rien pu faire face à une alliance entre la Mairie et les porteurs de projet.
Récemment, la commune voulait faire d’un grand espace vert une prolongation du port. Ils se sont battus et finalement c’est un club de sport qui va s’y installer. Pour eux c’est une victoire car cela va permettre de protéger un minimum cet espace.
Légende : sur les deux photos se trouvait la plage ; à droite le terrain qui va être réaménagé par le club de foot.
Les membres de l'association ont occupé plusieurs bâtiments dont l’un, pendant de nombreuses années, pour en faire une école. Un autre est en cours de réaménagement pour faire des logements pour les migrants. Ils sont en lien avec les sans-papiers en leur permettant de travailler dans les vergers. Ces revenus servent à payer le loyer de logements mis à leur disposition par l’association. Ces différentes actions revendicatives ont donné une mauvaise réputation au quartier.
« Avant il y avait seulement des comités de fêtes ici. Nous sommes la première association à caractère revendicatif. » Au départ ils travaillaient entre eux mais dès 1975, à la fin de la dictature de Franco, l’attention portée sur leur action a baissé et ils ont changé de stratégie en s’ouvrant aux autres associations du quartier. Ils ont commencé à travailler en réseau pour défendre des mêmes intérêts.
Cela ne concerne pas que ce quartier c'est pourquoi ils travaillent avec d’autres associations. Ils prêtent attention aux petits collectifs qui luttent et ils les accompagnent en leur montrant comment faire (lancement de pétition, manifestation…). Car ces retraités cherchent aussi à sensibiliser et former des jeunes pour qu’ils prennent le relais.
Légende : au fond on peut voir le port, très impressionnant, qui a modifié les courants marins et fait reculer des plages.
Conférence - Alternatives en éducation, formation, emploi et économie
Pilar MARTINEZ - Extinction Rebellion (site)
Face au changement climatique avéré il faut réduire de 45 % les émissions de CO2 dans les 11 prochaines années si l’on veut pas entrer dans un cycle de dégradation irréversible du climat. Face à l’incurie des responsables politiques et industriels, seul un mouvement révolutionnaire (non-violent) est en mesure de faire ce changement. Pilar voudrait toucher 4 % de la population de Valence qui est de 5 millions de personnes (avec sa périphérie). Elle participe avec d’autres à l’Alliance pour l’urgence climatique qui a travers toute l’Espagne mène des actions d’occupation spectaculaires pour alerter l’opinion.
Pablo ROMERO - UpToYou (site)
UpToYou propose l’éducation émotionnelle comme moyen de grandir. Le changement du monde viendra selon Pablo par la connaissance et la gestion des émotions propres à chacun.e. En accédant à son intériorité chacun.e améliorera ses relations avec les autres et ainsi l’état du monde s’améliorera aussi. Des cours de formation, des ateliers, des activités extrascolaires, des publications à destinations des enfants, des adultes, des entreprises et des institutions sont proposés.
Laia SERO - Caritas (site)
Caritas est une confédération internationale d'organisations catholiques à but caritatif, présente dans plus de 200 pays et territoires. Son nom vient du latin caritas signifiant amour de l'autre. À Valencia, Laia nous présente une entreprise crée en 2004 par Caritas permettant à 17 employés d’avoir du travail via le recyclage de vêtements et de textiles. Cette entreprise traite 72.000 kgs de textile par an et dispose d’une boutique en ville.
Quique GONZALEZ - Fundacion Novaterra (site)
Issue de la société civile, Novaterra fait de l’intermédiation entre des personnes en difficulté et le monde du travail via un «voyage vers la dignité». Ce voyage établit un itinéraire d’insertion intégrant les aspects psychologiques et affectifs du demandeur dans une formation professionnelle débouchant sur des emplois dans des secteurs en ayant besoin : restauration, environnement, travail social. Certains de ses accompagnements sont adaptés spécifiquement aux handicapés. En 2018 Novaterra a accompagné 438 personnes, en a formé 150, ce qui a donné lieu à 272 contrats d’embauche.
Louis CAMPANA - Vers une économie non-violente, Gandhi International (site)
Le soir, nous nous rendons à la paroisse San José Artesano du père Jésus BELDA qui nous avait accueilli à l’aller. Une belle soirée artistique est organisée avec les paroissiens, les africains qu’aide Jésus, les gens du quartier…
Reunión con miembros de la asociación de vecinas y vecinos en el barrio de Natzaret, cerca de Valencia. Esta asociación existe desde hace 45 años y sus miembros luchan por la protección y el desarrollo de su vecindario. El puerto de Valencia continúa expandiéndose y el distrito de Natzaret ha experimentado muchos problemas durante varios años. Antes, la playa estaba a unos pocos pasos de la asociación. Poco a poco retrocedió debido a la modificación de las costas que cambió las corrientes oceánicas y desplazó la arena. Por la tarde vamos a la parroquia San José Artesano del padre Jésus BELDA para una fiesta multicultural.
Jour 53 - 23/02/2020
Rencontre à la Granja Julia avec différents acteurs de la transition. La Granja est une association qui soutient les populations du quartier de La Coma, à côté de Valence, qui est sujet à beaucoup d'inégalités sociales.
Premier atelier avec Johanna CIRO, une colombienne qui travaille sur l’écologie intérieur. Elle nous a immergé dans un processus de rencontre et de visualisation sur la thématique du changement climatique. C’est-à-dire que nous nous sommes plongés dans une expérience où nous avons tenté de visualiser notre monde futur idéal. Nous avons fait deux cercles, le premier avec les personnes de 2020 et le second avec les personnes du futur. C’est un processus de rencontre et de co-création où les personnes de 2020 ont l’honneur de rencontrer les personnes du futur pour les questionner sur la manière dont la transition a eu lieu.
Le résultat de cette expérience étonnante est que cela nous a donné beaucoup de force et d’espoir en l’avenir.
L’après-midi, nous participons à une réunion avec Jennifer qui est facilitatrice de groupe. Les personnes présentes appartenaient à des groupes d’alliance pour l’urgence climatique agissant chacun de leur côté avec les mêmes objectifs et qui commencent à peine à travailler ensemble. Jennifer leur permet de se rencontrer et de s’organiser. L’objectif de cette après-midi était la façon de passer de l’envie d’agir à l’action concrète sur différents sujets (les transports, les emballages plastiques, la sensibilisation auprès des scolaires…).
Encuentro en la Granja Julia con diferentes actores de la transición. Primer taller con Johanna que trabaja sobre la ecología interior. Nos sumergimos en una experiencia en la que tratamos de visualizar nuestro mundo futuro ideal. Por la tarde, participamos a una reunión con Jennifer, que es una facilitadora de grupo. Las personas presentes eran miembros de grupos de alianza de emergencia climática.
Jour 54 - 24/02/2020
Arrivée à la Granja de l’Ombria fondée par Jesus BELDA à Vallada, à côté de Valencia : un éco-hameau qui accueille une trentaine de migrants. Très belle vidéo de la Granja ici !
Le projet a commencé en 2012 il y a 8 ans. Ce terrain de 10 hectares appartenait à son père. C’était une zone très sauvage, non cultivé depuis longtemps. Au début, cet héritage était sans intérêt pour Jésus qui voulait s’occuper des migrants. Un jour il est venu avec eux et ils ont commencé à nettoyer. Peu à peu, sans savoir où ils allaient, ils ont avancé. Aujourd'hui, seulement quelques hectares sont utilisés.
Jésus nous explique que pour donner un cadre légal à l'éco-hameau il a cédé cette terre à l’Association Valencienne de Solidarité avec l’Afrique AVSA, d’intérêt communautaire.
Le but est d’accompagner et d’intégrer les migrants en leur permettant d’être quasiment auto-suffisant le temps d’avoir leur papier. Ici ils sont protégés, la police ne vient pas les chercher. Lorsque nous y étions ils étaient 26. Tous d’Afrique noire (Sénégal, Gambie, Côte d’Ivoire, Nigéria…).
« Cet espace est comme une cathédrale de la nature avec pour objectif la rencontre des diverses traditions religieuses et culturelles pour que l’attention soit portée aux animaux et à la nature. »
Quatre ateliers occupent leur matinée : les petits vergers alimentaires en permaculture, la bio construction de bâtiments, les animaux (ânes, chèvres, moutons, poules, canards), la formation à l’interculturalité, l’inter-religion et l’apprentissage de l’espagnol. « Les activités sont simples mais nous cherchons à les rendre significative, à proposer une migration active. Ceux qui arrivent là ont des amis dans la même situation qui en parlent à d’autres et ceux-là, une fois sortie d’affaire, en parlent à d’autres… »
L’éco-hameau est toujours en construction. Ici ils n’ont détruit aucun espace mais les ont seulement réaménagé pour les animaux et le potager. Un de leur projet est de construire, en plus de la petite église, une mosquée et une synagogue. « Nous ne sommes pas pressés d'achever les travaux. Nous ne sommes pas obligés de finir quoi que ce soit. On ne veut pas construire un bâtiment qui nous fatigue, on veut occuper notre temps en travaillant et en apprenant. La richesse du temps : aujourd’hui les gens ont de l’argent mais pas de temps, nous on a le temps mais pas l’argent. » Les bâtiments sont en éco-construction. Au début, ils n’avaient aucune idée au début de ce que c’était. « Nous ne sommes pas des professionnels, il y a des choses qu’on pourrait certainement mieux faire mais on apprend petit à petit. »
« Tout ce que le capitalisme jette, nous on le prend, y compris les personnes. » C’est pourquoi ils construisent des bâtiments avec des palettes, des bouteilles en plastique pour isoler… mais aussi avec ce qui se trouve dans la nature. « On construit pour pouvoir se protéger avec ce que nous donne la nature. Nous n’avons pas besoin de polluer. Ici, rien ne contamine la nature.
« Ici on aimerait que chaque africain ait sa petite maison…une maison plus digne pour éviter les lits superposés. On veut un petit projet qui soit significatif, qui montre qu’avec peu on peut faire bien. »
Lorsque l'on marche dans cet éco-hameau on trouve plein d'endroits différents comme un avec le nom des personnes qui sont mortes et qui ont soutenu le projet. « Ce ne sont pas des personnes dont on parle dans la presse mais ce sont celles-là qui nous intéressent. » Ils ont aussi une citerne de 500000 litres pour récupérer l'eau de pluie.
A la fin de la première étape de la Caravane, nous publierons un article avec les témoignages de ceux rencontrés durant cette aventure.
ICI : deux articles de Louis Campana "Quand désobéir devient un devoir !"
La Granja de l'Ombria es un proyecto solidario de ecología, convivencia e interculturalidad. El objetivo fundamental de este proyecto es la acogida y ocupación de ciudadanos que han llegado a España de forma no aceptada por la legislación vigente y se encuentran pendientes de una regularización.
Estas personas no sólo deberán tener unas condiciones dignas y apropiadas sino que deberán ser autosuficientes. El lugar deberá ser, además, un sitio de encuentro e intercambio intercultural e interreligioso y fomentar la relación solidaria entre las personas y con el entorno natural.
Este espacio es como una catedral de la naturaleza con el objetivo de cumplir con varias tradiciones religiosas y culturales para que se preste atención a los animales y la naturaleza. Cuatro talleres ocupan su mañana : pequeños huertos de alimentos en permacultura, bioconstrucción de edificios, animales (burros, cabras, ovejas, gallinas, patos), entrenamiento en interculturalidad, interreligiosa y aprendiendo a español.
Jour 55 – 25/02/2020
Rencontre au lycée professionnel Xativa avec 150 élèves très concernés. Présentation à plusieurs voix de la Caravane et de ses objectifs : Fainké et Corinne en chants et percus, Lila et Manon sur leurs perceptions d'ados, Louis et l'héritage Gandhien, François sur les thèmes et motivations.
Nous terminons notre passage à la Granja par une soirée artistique avec Corinne, Faïnké et Valérie et leurs performances de masques sur la migration et de musique sur la consommation. Ibrahima Faïnké jour son spectacle "Citoyen du monde", qui trouve une toute autre raisonnance ici. Ces africains qui ont quitté leur pays depuis une quinzaine d'années pour certains ont pu retrouver un peu de leur culture dans ce spectacle. Ils se sont rappelé ce pays qu'ils n'ont pas la possibilité de rejoindre par faute de papier. Pour la première fois, certains sont même venus danser avec Ibrahima.
Terminamos nuestra visita a la Granja con actuaciones artísticas de Corinne, Faïnké y Valérie : máscaras sobre migración y música sobre consumo. Ibrahima Faïnké ha jugado su espectáculo "Ciudadano del mundo", que encuentra un razonamiento completamente diferente aquí. Estos africanos que han dejado su país durante quince años por algunos pudieron encontrar un poco de su cultura en este espectáculo.
Jour 56 – 26/02/2020
Départ de l'éco-hameau et arrivée au centre ONDA à Madrid.
💪💪💪 plein d'énergie 💪 a vous message reçu et merci beaucoup 🤝👍