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Mirleft, traditions et culture Amazigh

Jour 29 - 30/01/2020

Arrivée à Mirleft nous rencontrons, grâce à Jeannine, l'association Tiwizi (qui veut dire récolter en langue Amazigh) et son président Abderrahmane Simoune. Créé en 2018 par une dizaine de jeunes hommes et femmes, l'association a plusieurs objectifs : contribution au développement et à l'épanouissement de la culture Amazigh, préservation et conservation de l'héritage culturel de la région. Pour cela ils sensibilisent la population, font des projets environnementaux, divulguent des valeurs de solidarité, de coopération et luttent contre la violence et l'analphabétisme...



Le soir même nous nous rendons dans les locaux de l'association où tous ces jeunes nous immergent dans leur culture et leurs traditions (histoire, tenues, repas, danse, chants...). Nous sommes touchés par leur générosité.

Nous échangeons ensuite de cette culture Amazigh que nous ne connaissions pas ou peu. Pourtant les Amazigh seraient très nombreux au Maroc. La mondialisation, la politique, la religion ont amené des changements qui ont écarté cette culture. Nous parlons de la place de la femme. " A l'origine c'est la religion qui a organisé cette séparation entre les femmes et les hommes. La société est encore très traditionnelle mais les choses changent. Pas aussi vite qu'en Occident car nous n'avons pas les mêmes outils mais ça évolue. "


En hommage au 72 ème anniversaire de la mort de Gandhi...

Révolution gandhienne

" Planter un arbre, c'est une révolution. Bichonner son potager, c'est une révolution. Fabriquer et ajuster ses habits, c'est une révolution. Tout ce qui est local, petit, sobre, frugal, simple est beau. Mais, comme dit Spinoza, "tout ce qui est beau est difficile, tout autant que rare !" Concluons que rare est la conversion des habitudes de consommation. Gandhi, pour libérer son peuple, a revêtu le pagne et pris son rouet comme François et Claire d'Assise, volontairement pauvres pour plus de fraternité et de compassion, y compris pour la faune et la flore. Révolution de la non-violence ! "

Aujourd'hui 30 janvier, 72 ème anniversaire de l'assassinat de Gandhi.


Par Louis Campana, Président de Gandhi International

 

En Mirleft nos encontramos, gracias a Jeannine, la asociación Tiwizi (que significa recoltar en la cultura Amazigh). La asociación tiene varios objetivos : contribución al desarrollo y realización de la cultura Amazigh, preservación y conservación del patrimonio cultural de la región.

Jour 30 - 31/01/2020

Corinne, Fainke et Valérie se rendent, pour un atelier, dans un centre pour personnes aux besoins spécifiques. Ce sont des enfants et des adultes avec des handicaps divers. Ils sont une vingtaine ici ce qui permet une prise en charge au cas par cas. Les enfants ont des examens et des cours adaptés à chacun. Ils ont aussi une salle de kiné, apprennent aussi la langue des signes... Dans ce centre il y a une vraie démarche d'insertion notamment par des cours de couture qui peuvent être poursuivis dans un centre de formation et leur permettre de trouver un emploi.

Suite à ces ateliers de clown, marionnettes, danse et chant nous allons planter des arbres dans le jardin du centre et ainsi faire vivre la terre en laissant une trace du passage de la Caravane.

 

Corinne, Fainke y Valérie van, para un taller de payasos y marionetas, en un centro para jovenes y adultos con necesidades específicas. Despues, vamos a plantar árboles en el jardín del centro y así dar vida a la tierra...

Jour 31 - 01/02/2020

L'association Tiwizi nous emmène dans le village de Dahak où vit Hassan, un des membres de l'association. Nous y emmenons des vêtements chauds collectés à Mirleft que l'association donne chaque année à différents villages.

Là-bas nous sommes plongés dans un petit village typique avec neuf familles qui essaient de faire perdurer leurs traditions. C'est aussi un combat de rester vivre ici car beaucoup fuient les campagnes à cause du manque d'eau. Certains membres de la famille d'Hassan sont partis suite à cinq années sans pluie. La vie dans ces villages est rude entre le manque de pluie et le froid l'hiver. Les enfants se rendent à pieds à l'école (environ 15 kms aller-retour), les familles vont une fois par semaine au souk faire le plein de vivres.


Chaque famille dispose d'une citerne qui se remplie avec l'eau de pluie, elle peut contenir jusqu'à trois ans d'eau. Aujourd'hui la pluie se fait très rare mais heureusement depuis 4-5 ans chaque maison est dotée de l'eau courante. Le gouvernement et l'Union Européenne ont investi dans un barrage.

Hassan nous explique que les Amazigh respectent l'environnement. Ils ne coupent jamais d'arbres, respectent les animaux, les plantes. Au moment de la construction de ces puits, sont creusés des trous pour mettre de l'eau pour les bêtes et les oiseaux.

Ils célèbrent chaque année un vieil arganier qui a entre 500 et 600 ans (à gauche sur la photo). Pour eux c'est incroyable car cet arbre vit en moyenne 100 ans. C'est pourquoi ils organisent tous les ans, sous l'arganier, la préparation d'un couscous avec les enfants qui est partagé par toute la famille le soir-même, accompagné de danse et de chants.

 

Nos vamos en el pueblo de Dahak donde vive Hassan, uno de los miembros de la asociación. Allí estamos sumergidos en un pequeño pueblo típico con nueve familias que intentan continuar con sus tradiciones. También es una lucha de vivir aquí porque muchos huyen por falta de agua. Hassan explica que los Amazigh respetan el medio ambiente. Nunca cortan árboles, respetan animales, plantas.

Para terminar el día, pintamos una de las paredes del pueblo con tintes naturales.

La famille d'Hassan vit ici depuis cinq générations. Le mode de vie à changer. Nous le constatons par exemple avec les chèvres. Aujourd'hui il y a 8 à 10 chèvres par famille contre 40 à 70 auparavant. Au fil des années, la maison s'est aussi modernisée (télé, frigo...) mais ils ont tenu à garder une cuisine traditionnelle à côté de leur cuisine moderne. C'est là que nous avons pu voir la fabrication du pain à l'ancienne.

" La culture Amazigh signifie la paix. On a partagé notre culture avec les romains, les arabes... Ce ne sont que des valeurs positives. " Ici, à Dahak, ils partagent leur terre et récoltent tous ensemble (orge, argan). Il y a une vrai coopération entre les villageois. Entre eux ils parlent Amazigh et participe à la conservation de leur héritage culturel.



Nous nous intéressons au traitement des déchets. Mohamed explique qu'à 30 kms se trouve le port de pêche de Sidi Ifni où, comme au quartier de Pikine à Saint-Louis, chacun vient déverser ses déchets au bord de la mer. " Pourtant c'est une très belle ville mais là-bas vivent des émigrés des Canaries, des militaires et des pêcheurs qui ne se sentent pas concernés. "


Pour finir la journée, nous peignons un des murs du village avec des colorants naturels. Le souvenir de notre passage et des messages que nous avons porté restera environ deux ans, voir davantage s'il ne pleut pas...

Jour 32 - 02/02/2020

Journée de repos et de travail pour les membres de la Caravane. Nous avons aussi passé une partie de la journée avec les jeunes de l'association et continué d'échanger sur l'économie non-violente, l'autonomie circulaire, la culture Amazigh...


" Mirleft,

Un village devenant ville touristique. Symbole d'un non-sens. Pléthore de maisons cossues, mi-habitations personnelles, mi-hôtels ou genre Airbnb.J'ai posé la question du financement: crédit foncier sur 20 ou 25 ans. Le rêve touristique risque de virer au cauchemar. La région est aride, seuls les cactus résistent en plein été. Pas un légume, pas un brin de blé, nul fruit. Autonomie alimentaire proche de zéro, sauf la pêche de proximité. Si crise bancaire, style 2008, c'est un désastre économique. Soucieux, j'en parle aux jeunes de l'association Tiwizi qui nous accueillent. Ils semblent tomber des nues, et l'un d'eux avance un rêve d'une ferme restaurant d'accueil en culture bio, mais sans eau... L'an dernier, pas une goutte d'eau, les années précédentes très peu. L'illusion touristique empêche-t-elle la réflexion? Le néo-libéralisme est sourd et aveugle. Il crée des dépendances lourdes ! "


Par Louis Campana, président de Gandhi International

Jour 33 - 03/02/2020

Dans le village de Dahak nous nous étions intéressés à la préparation de l'huile d'argan. Les femmes vont elles-mêmes chercher l'argan et fabriquent l'huile pour les besoins de leur famille. La graine de l'arganier se compose d'une première enveloppe pour les vaches, d'une coque qui sert à allumer le feu pour la préparation du pain et enfin de la graine qui sert à fabriquer l'huile. 20% du ramassage des graines correspond à celles qui sont avalées par les chèvres puis recrachées dans la ferme. Les 80% restants sont le travail des femmes qui enlèvent elle-même l'enveloppe pour la donner aux animaux. Elles ne ramassent jamais sous l'arganier sacré.

Nous avons eu envie d'aller rencontrer l'association Tamghart ("la femme") qui prépare de l'huile d'argan traditionnellement. Elle se compose de sept femmes dont la présidente Rakia Houssa et de deux hommes. L'association existe depuis 2012.

Cette association est un moyen pour ces femmes de se retrouver entre elles et d'être indépendante en subvenant à leurs besoins et ceux de leurs enfants. Rakia explique que beaucoup de personnes leur disent "Vous n'avez pas peur d'être seules", sous-entendu des femmes seules en dehors de la maison. " Nous on fait comme les hommes, on voyage aussi comme eux en dehors de Mirleft. Certains ne sont jamais sorties du village. Ici les femmes ont peur mais ça commence à changer. Ce n'est pas de la honte mais de la peur car elles ont été élevées comme ça. Moi, mon père il m'a toujours encouragé et élevé comme si j'étais un homme. Je parle avec tout le monde. "


Nous assistons à la préparation de l'huile comestible. L'huile cosmétique est faite à partir d'amandes non grillées, l'huile comestible est faite à partir des amandes grillées. Les amandes sont récoltées, grillées et écrasées par un pressoir en pierre (contrairement aux méthodes mécaniques). En sort une crème qui est retravaillée pour séparer l'huile d'argan d'une pâte qui sera donnée aux vaches ou utilisée pour fabriquer du savon.

 

En el pueblo de Dahak estábamos interesados ​​en la preparación de aceite de argán. La semilla de argán consiste en una primera capa para vacas, una cascara que se usa para encender el fuego para la preparación de pan y finalmente la almendra que se usa para hacer aceite. Queríamos visitar a la asociación Tamghart ("la mujer") que tradicionalmente prepara el aceite de argán. Esta asociación es una forma de independencia para las mujeres. Asistimos en la preparación de aceite comestible. El aceite cosmético está hecho de almendras sin tostar, el aceite comestible está hecho de almendras tostadas.



L'après-midi, diffusion du film Autonomia, propositions pour un monde en transition.

Por la tarde, proyección de la película Autonomia, propuestas para un mundo en transición.

Synopsis : L'histoire récente de l'Assam, une région isolée de l'Inde, établit des parallèles troublants avec l'actualité mondiale: violences d'États amenant des terrorismes, crise des migrants et résistances. Dépassant les violences, des alternatives s'y sont pourtant développées et pourraient bien nous inspirer.

Nous avons rencontré en Assam d'anciens rebelles issus de groupes indépendantistes. Ils ont décidé de déposer les armes et questionnent la violence politique.

Dans un monde dominé par l'ultra-libéralisme l'autonomie des villes et des villages semble être la solution de leur libération.

Ils développent cette autonomie par de multiples activités dans les villages et villes de l'Assam: agriculture, artisanat traditionnel, éducation, santé, mises en réseaux.

Mais de quelle autonomie parle-t-on ? Autonomie économique certes,  mais aussi intérieure comme le propose Gandhi dans un ouvrage précurseur, le Hindj Sawraj, l'Indépendance de l'Inde. Le changement de paradigme y est aussi et d'abord une transformation des consciences. Plus d'infos ici.

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