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La Caravane à Madrid !

Jour 57 – 27/002/2020

Rencontre avec Mar et Victor TORRE ainsi que les autres habitants de l'éco-hameau Valdepiélagos, à côté de Madrid. Ici nous avons découvert un éco-hameau moderne avec de belles maisons éco-construites. Le terrain de 3000 hectares compte une trentaine de maisons aménagées en escalier pour que chacun ait le soleil. L'eau de pluie est récupéré et celle des robinets arrosent les jardins. Une maison coûte entre 200 et 280 000€.

La naissance du projet a eu lieu il y a 25 ans, dans les années 1995-96, à ce moment là ils étaient entre 10 et 12. Depuis, environ 500 familles sont entrées et sorties du projet. Et c'est seulement depuis deux ans qu'ils vivent dans leur maison car la mise en place a pris plus de temps que prévue.

« Les bâtiments sont conçus avec des matériaux écologiques et en Espagne à ce moment là c’était peu fréquent. Nous n'étions pas dans les normes de construction et on a du batailler avec les papiers, trouver les matériaux… »


Une des autres raisons de ce retard est qu'au début l’éco-hameau a été créé par et pour les personnes de la communauté de l’Arche. Ils se disaient « la providence va nous aider mais peu à peu les problèmes économiques et administratifs nous ont rattrapé et l’éco-hameau s’est ouvert à un cercle plus large mais toujours dans le même esprit syndicaliste, anarchiste, de communauté… On faisait une sélection avec des entretiens. L’écologie était un thème très important. Puis des jeunes ne pouvaient pas venir pour des raisons financières et nous devions avancer. Nous sommes donc moins exigeants et on se dit que de toute façon pour venir vivre ici il faut le vouloir ! »

« Aujourd'hui, c’est comme une sélection naturelle. Il n’y a pas de norme pour que les gens puissent rentrer. Notre vision est très ouverte. Il existe beaucoup de groupes et de communautés où ils font tous du yoga par exemple, mais la diversité c’est bien. S’il y a un niveau d’exigence trop élevé, le projet ne peut pas survivre. Sur les 5 millions de projets à Madrid et ses alentours, c’est le seul qui a survécu. »


« Celui qui vient est celui qui doit venir, celui qui part devait partir. »

Les habitants de Valdepiélagos ont formé une coopérative pour acheter ce terrain. Cela leur donne un cadre plus légal et simplifie les entrées et sorties des habitants, notamment au niveau financier.

Les décisions se prennent à l’horizontal et dans le respect. Ils sont tous co-propriétaires des machines à pain, des outils pour jardiner…


« Ici il manque un centre social pour se rassembler et partager. Il n'y a pas toujours l’esprit d’un éco-hameau car de nouvelles familles rentrent et ne veulent pas forcément s’intégrer. » Un centre social est en cours de projet et en attendant ils partagent des repas, des activités et ont un groupe de théâtre. Tout ce qui concerne l’écologie les rassemble toujours beaucoup (photovoltaïque, jardin…). Il y a une forte entraide entre les habitants comme par exemple pour le covoiturage, la garde des enfants, de la maison… « on a tous besoin de tous. »


« Ici il n’y a pas de partis politiques, seulement des familles. » Le Marie actuel, Pedro CABRERA, fait partie des habitants de l’éco-hameau. Il a essayé de se présenter en passant au-dessus des clivages gauche/droite. Il a été élu sur cette idée du bien commun.

Nous terminons notre trop bref passage à Valdepiélagos par une soirée artistique dans le village avec les des artistes du village, de l'éco-hameau et de la Caravane !

 

Encuentro con los habitantes de la ecoaldea de Valdepiélagos, cerca de Madrid. Aquí descubrimos una moderna ecoaldea con casas de construcción ecológica. El nacimiento del proyecto tuvo lugar hace 25 años y es solo desde dos años que viven en su casa porque la instalación tomó más tiempo : los materiales no fueron fáciles de encontrar y eran demasiado exigentes con la selección de los habitantes. « Hoy es como una selección natural. El que viene es el que tiene que venir, el que se va tiene que irse. »

Jour 58 – 28/02/2020

Rencontre avec le syndicat des manteros de Madrid au centre socio-culturel Mbolo Moy Dole. A l’origine le syndicat était une association de sans-papiers. Entre 2006 et 2007, beaucoup de gens sont arrivés par la mer et ils ont commencé à lutter contre la « loi des étrangers » qui les oblige à séjourner au moins trois ans en Espagne pour chercher un travail. Avant il n’est pas possible de trouver un travail mais « c’est le serpent qui se mord la queue car de quoi va-t-on vivre ? »

C’est pourquoi ils vendent des articles (chaussures, bijoux, lunettes...) sur des couvertures avec des cordes pour les ramasser rapidement en cas d'arrivée de la police. Car c'est interdit de faire ça dans la rue et la police peut les arrêter. Ils passent alors trois jours en garde à vue et encourent jusqu’à 6000€ d’amende et 2 ans de prison. Beaucoup ont été en prison à l’époque et de nombreuses manifestations ont eu lieu entre 2007 et 2010. Puis la loi a changé en 2010 et le Ministère des Affaires Etrangères a décrété que ce ne serait plus un délit mais une faute. Et c’est à ce moment qu’ils sont passés en syndicat.


Le syndicat se concentre sur l’obtention des papiers et sur la dénonciation des violences policières. « Entre 2010 et 2012 il y a eu beaucoup d’agressions policières envers les manteros (insulte, bagarre, perte de main, de pied). Jusqu’à la mort pour Mame MBAYE le 15 mars 2018. Alors qu'il vendait il a été poursuivi longtemps par la police jusqu'à l'épuisement, il est tombé et il est mort. Le 15 mars 2020 il y aura une manifestation en son hommage et pour lutter contre ces violences. »


« Ce changement de nom du syndicat est important pour dire qu’être manteros dans la rue est un travail. »


« Certains cas ont été amenés devant la justice de Madrid. Le problème est qu’il faut aller au commissariat pour dénoncer des policiers, prouver les faits (heure, blessures…). A Madrid il y a un gros réseau de caméras, les images restent 24 heures, il faut vite se dépêcher pour pouvoir témoigner de ces violences. Des cas ont pu être prouvés avec ces images et justice a été obtenue. Mais une fois la preuve obtenue, comme les victimes sont sans-papiers, c’est toujours eux les coupables.

La raison d’être de notre syndicat est de porter la voix de ceux qui vivent dans la rue. Les porte-voix ont bien entendu tous leur papier car cela leur permet de parler dans les médias, sinon s’ils s’expriment en public ils peuvent finir en prison. »


Ils sont environ 200 dans le syndicat. Leur souhait est que chacun puisse avoir ses propres papiers car pendant trois ans, si la police les attrape, ils peuvent être expulsés et ils n’ont que 24 heures pour réagir. Dans certains cas ils ne peuvent pas revenir dans l’espace Schengen pendant une ou plusieurs années. Ils sont placés dans un centre de rétention avant d’être définitivement renvoyés dans leur pays. « C’est comme une loterie. »


Après cette rencontre, nouvelle représentation du spectacle Citoyen du monde d'Ibrahima Faïnké (compagnie Noumec) qui comme, à Vallada, touche le public.

 

Encuentro con el sindicato de manteros de Madrid. « Entre 2006 y 2007, muchas personas llegaron por mar y el syndicato comenzo a luchar contra la "ley de los extranjeros" que les obliga a permanecer al menos tres años en España para buscar trabajo. Antes no es posible encontrar un trabajo pero "es la serpiente que se muerde la cola porque, ¿de qué vamos a vivir? " El sindicato se enfoca en obtener documentos e informar sobre la violencia policial. Entre 2010 y 2012 hubo muchos ataques policiales contra los manteros (insulto, lucha, pérdida de mano, de pie). Hasta la muerte de Mame MBAYE el 15 de marzo de 2018. El 15 de marzo de 2020 habrá una manifestación en su homenaje y para luchar contra esta violencia. “Algunos casos han sido llevados ante la justicia de Madrid. El problema es que tienes que ir a la estación de policía para denunciar a la policía, probar las pruebas... Se pudieron probar casos y obtener justicia. Pero una vez que se obtiene la evidencia, dado que las víctimas son sin papeles, son ellos los culpables.

Jour 59 -29/02/2020

Journée au centre Eva qui est un lieu partagé avec plusieurs activités dont plusieurs pièces liées à la réparation et au prêt de vélos. Les membres ont récupérés les vélos inutilisés d'habitants de Madrid pour les réparer et les donner aux sans-papiers qui "travaillent" à dans les serres d'Almeria. En environ 1 an ils ont pu donner environ 70 vélos.


C'est ici que nous avons pu organiser des conférences avec notre référent Moises MATO. José ESQUINAS, que nous avions rencontré à Granada le 15 février, a de nouveau alerté sur le gaspillage, le scandale de la faim et de la mauvaise nutrition avec Laura VILLADIEGO. « Carro de Combate est un groupe dédié au journalisme indépendant, qui enquête sur l'origine des produits que nous consommons. Nous pensons que la consommation est un acte politique, car avec nos achats quotidiens, nous soutenons les entreprises qui les produisent. De plus en plus, les consommateurs critiques et consciencieux se demandent quelle empreinte socio-environnementale ces entreprises laissent derrière eux : mais pour décider, nous avons besoin d'informations. Et c'est ce que nous avons l'intention de proposer dans Carro de Combate : des informations pour pouvoir consommer de manière critique. »


Juan Carlos LIANO nous a parlé de son projet Ecopan : « c'est un projet autogéré qui a vu le jour avec l'intention d'approvisionner les groupes de consommateurs autogérés de Madrid, en favorisant les circuits courts de commercialisation basé sur la vente directe au consommateur sans intermédiaires. De fait, toute leur production actuelle est répartie entre le BAH, le réseau GAKS (Groupes de consommation autogestionnés) et autres groupes de consommateurs issus des écologistes en action. »


Présentation de La Garbancita Ecológica par Pilar GALINDO : « il s'agit d'une coopérative à but non lucratif pour une consommation agroécologique responsable de Madrid, autogérée, populaire, écoféministe et d'agriculteurs-consommateurs à responsabilité partagée. Nous promouvons l'économie sociale par l'éducation, l'innovation et l'autonomie. Nous proposons une boutique en ligne avec plus de 1000 références au service des familles, des groupes de consommateurs, des écoles et des consommateurs collectifs. Nous avons un magasin-magasin de 300 m 2 à Madrid (Vallecas) ouvert du mardi au samedi. »


Maite GOMEZ du jardin communautaire Las Vias à Madrid. Dans cet espace de 850 m², participent les associations de quartier du Corridor Vert Impérial et Juan Duque, soit environ 40 personnes. Les membres ont du lutter contre les promoteurs immobiliers pour exister.


Avant de terminer la journée par des performances artistiques, Margarita MARTINEZ ESCAMILLA, professeur de droit pénal à l’Université Complutensa de Madrid, a dénoncé les frontières sans droits et les renvois illégaux de migrants. « Les migrants sont souvent refoulés avec une grande violence et hors cadre légal notamment dans les enclaves espagnoles de Ceuta-Melilla. Femmes, enfants, potentiels réfugiés politiques sont remis à la police marocaine connue pour ses traitements inhumains sans que leurs cas aient été examinés dans le cadre des accords et lois espagnoles et européennes. Des juristes assignent l’État espagnol devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme et gagnent quelquefois. Le terrain juridique permet de remettre en question des traitements mal connus que des vidéos disponibles sur le Web mettent en exergue (exemple ici !). »

 

Día en el centro Eva, que es un lugar compartido donde organizamos varias conferencias :

- José Esquinas y Laura VILLADIEGO de Carro de Combate : grupo dedicado al periodismo independiente, que investiga sobre el origen de los productos que consumimos. - Juan Carlos LIANO del proyecto Ecopan : suministro de grupos de consumidores autogestionados en Madrid, mediante la promoción de circuitos de comercialización cortos basados ​​en ventas directas al consumidor sin intermediarios. - La Garbancita Ecológica, Pilar GALINDO : cooperativa para el consumo agroecológico responsable en Madrid, autogestionada, popular, ecofeminista y campesina-consumidora con responsabilidad compartida. Promocion de la economía social a través de la educación, la innovación y la autonomía. - Maite GOMEZ del huerto comunitario Las Vias en Madrid. - Margarita MARTINEZ ESCAMILLA, profesora de derecho penal de la Universidad Complutensa de Madrid, denunció las fronteras sin derechos y la expulsión ilegal de migrantes : « los migrantes regresan con gran violencia y fuera de la legalidad, especialmente en los enclaves españoles de Ceuta-Melilla. Mujeres, niños, posibles refugiados políticos son entregados a la policía marroquí conocida por su trato inhumano sin que sus casos sean examinados en el marco de los acuerdos y leyes españolas y europeas. El campo legal hace posible cuestionar los tratamientos mal entendidos que los videos disponibles en la Web resaltan. »

Jour 60 – 01/03/2020

Dernier jour au centre musulman ONDA et échange avec Houssien EL OUARIACHI :

« L’ONDA, Organisation nationale pour le dialogue et la participation est un mouvement de spiritualité musulmane pour la non-violence. Cette association existe depuis 20 ans.

Au début nous étions quelques jeunes en Espagne, notamment des familles espagnole et marocaine. On avait des idées et on se disait il faut faire quelque chose donc nous avons fondé une association et petit à petit on a commencé à travailler. Tous les membres travaillent bénévolement sans rien en échange. C’est aussi une manière de se développer, d’être dans la spiritualité en acceptant ce compromis social.

Aujourd’hui nous sommes pratiquement dans toute l’Espagne avec une centaine de membres mais on ne sait pas exactement car chacun se sent libre d’être dans l’ONDA. Ce qui est important pour nous c’est l’impact que l’on peut avoir dans la société et ça petit à petit on commence à le voir.

Nous partageons, comme beaucoup de mouvements sociétaux, la conscience que le monde ne va pas bien, qu’il est important de mettre en avant la solidarité, de se baser sur l’amour et l’altruisme pour changer les choses. Nous travaillons avec les collectifs les plus vulnérables, avec les enfants, les jeunes, les femmes pour les aider dans leur prise de pouvoir. Pour qu’ils prennent le pouvoir de leur destin et agissent.

Pour nous dialogue et participation c’est vraiment une philosophie de vie : aller vers l’autre, aller vers la diversité pour s’enrichir et travailler aussi avec d’autres collectifs musulmans ou non musulmans, croyants ou non croyants, toujours dans l’esprit de la non-violence et pour changer les choses sans faire de dégâts au sens de risquer la vie des autres.

Nous travaillons sur des sujets de société, par exemple la justice. Il y a différents programmes comme notre partenariat avec JaiJagat, nous défendons les droits de l’homme, combattons l’islamophobie, le racisme, l’antisémitisme… On se réunit, on fait des réunions, des actions dans la rue, des assemblées, des congrès, des conférences, des tables rondes…

On a des jeunes dans l’association qui reçoivent une formation sur les droits de l’homme, on a des étudiants de faculté de droits, des avocats…mais aussi d’autres formations sociales etc. On travaille aussi sur les droits de la femme. Dans beaucoup de pays arabes le machisme et la misogynie sont très forts. On fait un travail de déprogrammer ce machisme pour que les femmes soient vraiment fortes. Mais pas à partir d’une conception égoïste, individualiste d’un féminisme malade mais d’un féminisme sain c’est à dire qui va chez l’autre, qui libère la femme mais aussi les autres. On travaille le concept de la sororité. Il y a plus que la moitié des membres de l’association qui sont des femmes.

En tant que mouvement musulman on a aussi des événements spirituels, des formations en connaissance islamique... Et on a une interprétation de l’islam qui consiste bien sûr à croire en Dieu dans une dimension verticale vers Dieu et aussi une dimension collective. Nous ne sommes pas dans le « je, je, je, moi, moi, moi ». Dans le monde musulman c’est le nous qui doit exister. C’est pourquoi dans l’association ONDA il n’y a pas de président, d’individualisme, c’est un collectif auto-gestionné. »

 

Último día en el centro musulmán ONDA y discusión con Houssien EL OUARIACHI : « ONDA, la Organización Nacional para el Diálogo y la Participación, es un movimiento de espiritualidad musulmana para la no violencia. Esta asociación existe desde hace 20 años. Compartimos, como muchos movimientos sociales, la conciencia de que el mundo no va bien, que es importante destacar la solidaridad, confiar en el amor y el altruismo para cambiar las cosas. »

Jour 61 – 02/03/2020 au 04/03/2020

Départ pour Barcelone et détente de quelques jours.

1 commentaire

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balolokambaye
balolokambaye
14 Mar 2020

Salut salut encore une fois salut et bravos de tous l'équipe vous avez de belles tracés et aussi du sérieux travailler . Et sensibilisation bien reçu a votre part caravane pour que vive la terre 👀👂👈 avec pleins de remerciements 🤝a vous félicitations 👏🤗.

Beğen
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