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Fundacion Escuela de Solidaridad, Granada

Jour 43 - 13/01/2020 au Jour 48 - 18/01/2020

Ignacio Pereda Pérez est originaire de Cordoba et vit depuis 22 ans à Granada. Aujourd’hui il gère avec sa femme Dora la FES Fundaction Escuela de Solidaridad (Fondation Ecole de la Solidarité) qui accueille une centaine de migrants et de personnes en difficulté, notamment des jeunes.

 

Ignacio Pereda Pérez es de Cordoba y vive en Granada desde 22 años. Hoy, él y su esposa Dora administran la Fundación de la Escuela de Solidaridad (FES), que da la bienvenida a una centena de migrantes y personas en dificultades, especialmente jóvenes.

Ignacio a eu deux chocs dans sa vie qui l’ont conduit à monter ce projet.

Le premier quand il était chef scout et que des parents n’étaient pas venus récupérer leur enfant. En le ramenant, il a découvert un père drogué, une maison en désordre avec du verre brisé… et un enfant qui ne voulait pas rentrer. Cela l’a beaucoup marqué.

Le second choc a été à travers un ami à lui qui était tout le temps en retard. Il a fini par découvrir qu’il vivait avec huit enfants en situation d’abandon. A partir de ce moment il a voulu travailler dans l’inclusion sociale avec les hommes, les femmes, les enfants.

Avant il avait « une vie sans problème, avec une famille, beaucoup de voyages, je joue au tennis et là ça a été un choc de découvrir un monde nouveau que je ne connaissais pas. »

Au début Ignacio louait un lieu où vivaient 40 personnes. Puis le propriétaire n’a pas renouvelé le bail et ils se sont retrouvés à moitié à la rue. Le terrain de la FES était très cher et, après des négociations avec une des femmes de la banque qui a compris ce projet social, le prix est passé de 80 millions de pesetas à 20 millions.

Le 1er octobre 2005, Ignacio est devenu propriétaire de ce terrain où il n’y avait absolument rien, à part quelques structures de bâtiments. Des volontaires du monde entier (Australie, Etats-Unis, Japon…) sont venus aider. Au début il n’y avait pas de lumière, d’eau, de fosse septique…

« Nous avons eu beaucoup de moments difficiles et de moments de bonheur. […] Un jour en plein hiver, une jeune femme marocaine avec ses quatre enfants a voulu allumer un feu dans la pièce où ils dormaient. Tout a pris feu. Nous avions beaucoup de meubles, nous avons du tout abandonner.

Ça a été un grand moment de douleur, j’ai beaucoup pleuré mais quelques jours après j’ai eu la surprise de voir arriver un groupe de 25 personnes de Cordoba. Et en deux jours on a tout reconstruit comme si rien n’avait eu lieu. C’est pour ça que la douleur et la joie sont mêlées. Ça fait partie de la vie et il faut continuer. »

Aujourd’hui Ignacio n’a pas de rémunération pour ce travail. « Il est important que les gens sachent que dans ces projets il n’y a pas de rémunération. Parce que la relation économique ici n’existe pas. Et ça aide à la réalisation du projet car au final on opte pour la relation du cœur. Avec l’argent la relation est faussée. »

Beaucoup des membres de son entourage lui on dit qu’il devait veiller à avoir une sécurité économique mais pour lui « le plus important est d’abandonner la recherche de cette sécurité pour embrasser ce risque qu’est la vie. »

La Fundacion Escuela de Solidaridad souhaite recréer un esprit familial ici. Il y a des jeunes qui n’ont pas de père ni de mère, des femmes avec des bébés… Ce lieu a pour vocation de donner de l’espérance, de la dignité, de la persévérance à toutes ces personnes. « On les invite à la liberté, on veut qu’ils se sentent bien, spontanés… »

L’esprit d’ici est de créer un rythme de vie agréable, thérapeutique, d’apprentissage avec une organisation des journées avec des activités obligatoires (5h de travail minimum pour la communauté). Certains ne parlent pas et ne savent ni lire et écrire en espagnol donc il y a des formations. Pour le travail il y a des apprentissages très divers comme la coiffure, la céramique, le verre, la menuiserie, la confiture, le jardinage, l’informatique, la peinture, la cuisine. Et aussi la construction de maisons supplémentaires à la fondation avec des matériaux recyclés. Ils vont encore construire des bâtiments avec des ateliers de cuir, bijouterie et pyrogravure et au-dessus des petites habitations.

 

El 1 de octubre de 2005, Ignacio ha comprado esta tierra donde no había absolutamente nada. El espíritu de la FES es crear un ritmo de vida agradable, terapéutico y de aprendizaje con actividades obligatorias (mínimo 5 horas de trabajo para la comunidad). Hay varios aprendizajes como peluquería, cerámica, vidrio, carpintería, mermelada, jardinería, computadoras, pintura, cocina. Y también la construcción de casas adicionales con materiales reciclados.


Légende : préparation du pain qui fait économiser 350€ par mois ; création de confitures ; atelier menuiserie ; boutique ; création de t-shirts ; ateliers verre et céramique.

Les membres tournent chaque jour sur les activités. En dehors de ce lieu, il y a aussi une boutique en ville pour vendre les créations en verre, les confitures etc ainsi qu’un terrain où des jeunes plantent des arbres, jardinent.

« Par exemple, la peinture on la met en pratique tous les jours de l’année et quand une personne a appris, elle l’apprend à une autre. L’idée quand les gens viennent ici c’est comme un tremplin pour s’intégrer à la société. Ils peuvent commencer à travailler, on ne leur demande pas d’argent. Ils ont ensuite pour responsabilité de trouver leur indépendance. »

Ces personnes viennent de services sociaux et communautaires mais aussi de paroisses, d’hôpitaux et de centres de mineurs car quand les jeunes atteignent 18 ans ils se retrouvent à la rue. Beaucoup viennent du Maghreb, d’autres pays d’Afrique, d’Espagne et parfois d’Amérique Latine, du Japon, d’Europe de l’Est (Roumanie, Bulgarie). Pour l’obtention des papiers, le FES est aidé par une ONG de Grenade qui travaillent avec les immigrants.

Les jeunes doivent toujours faire attention quand ils sortent en ville car il y a beaucoup de contrôle de police et ils peuvent se retrouver en prison et être renvoyés dans leur pays. « S’ils peuvent démontrer qu’ils vivent à la fondation, en général il n’y a pas de problème. »


« La vida es el arte del encuentro ». La vie est l’art de la rencontre, c’est fondamental et merveilleux pour Ignacio. « Ici nous vivons comme des frères dans cette maison. C’est précieux de pouvoir recevoir, partager… »

 

Estas personas provienen de servicios sociales y comunitarios, pero también de parroquias, hospitales y centros juveniles porque cuando los jóvenes cumplen 18 años terminan en la calle. Muchos vienen del Magreb, otros países de África, España y, a veces, de América Latina, Japón, Europa del Este (Rumania, Bulgaria).

Comment avons-nous pu participer à ce beau projet ?

Nous avons proposé différents ateliers :

- de céramique avec Emilie BERTHON de l'association Pot à Peau et Martina qui ont créés avec une vingtaine de résidents deux totems (interview ici) ;

- de dessins et d'aquarelle avec Jessica LESCS ;

- de danse pour continuer notre chorégraphie "pour que vive la terre" avec les nouveaux pas d'Ignacio ;

- de théâtre avec Faïnké et Valérie et de théâtre d'ombres avec Corinne.


Nous avons aussi raconté l'aventure de la Caravane et Ibrahima FAINKE joué son spectacle "Citoyen du monde" qui a été très bien reçu par le public !

 

¿ Cómo pudimos participar en este hermoso proyecto ? Ofrecimos diferentes talleres : cerámica, dibujos, teatro, teatro de sombras, danza. Y además : el espectáculo "Ciudadano del Mundo" de Ibrahima FAINKE.

Jour 45 - 15/02/2020

Feria de las alternativas à Granada organisé par Juan José Medina et son fils Thomas.


- Performance de Moises MATO sur la non-violence. Il nous raconte, entre autres, l'histoire vraie d'un enfant au Burundi qu'on a forcé à devenir soldat jusqu'au jour où il rencontre une femme qui deviendra comme sa mère et avec qui il accueillera des centaines d'enfants pour reconstruire ensemble la paix ;

- Temps culturels avec de nombreux artistes aux talents divers, réuni.e.s autour de la paix. Comédiens, danseuses, musiciens se sont succédés toute la journée. Corinne, Faïnké et Valérie sont invités à clôturer l’événement en proposant une performance collective avec la participation du public, la chanson de la caravane et le texte «Connecté» d'Anna Reich pour lequel nous recevons un succès égal aux précédents..

- Conférence de José ESQUINAS qui a travaillé à la commission éthique de la FAO (Organisation des Nations Unis pour l’alimentation et l’agriculture). Il a dénoncé le fait qu’on aurait largement de quoi nourrir la population du monde mais, en raison de l’intérêt des spéculateurs et des gros du monde alimentaire, le contrôle est fait pour gagner plus d’argent. En savoir plus ici sur la conférence !

« Pourtant la petite agriculture familiale pourrait sauver et nourrir tout le monde. Le problème de faim dans le monde n’est pas un problème technique mais politique. »

- Table ronde "Migration et solidarité" avec :

Spitou MENDY, du syndicat Obreros del campo del SAT : défense des migrants qui viennent ici et se font exploiter comme à Almeria (90-100 000 personnes) qui est un grand jardin potager qui nourrit toute l'Europe et a besoin de beaucoup de main d'oeuvre. "Tous les migrants qui viennent ici ont des conditions très dures à leur arrivée. En été, ils peuvent travailler jusqu'à 9h et ils sont obligés sinon ils ne sont pas payés. Beaucoup achètent leur contrat de travail pour régulariser leur situation." Le syndicat accueille, assiste, oriente ces arrivants et les forme pour les aider à avancer. Spitou nous raconte qu'il a déjà été victime d'intimidation, de persécution notamment après la sortie d'un documentaire sur l'esclavage à Almeria, car pour lui il s'agit bien d'une nouvelle forme d'esclavage. "L'Occident a toujours donné des leçons au monde entier. Il faudrait vraiment qu'on parle d'égal à égal."

Antonio Jesus, projet Brotes lancha del genil : promotion d'une agriculture saine avec une petite entreprise qui n'exploite pas les gens, lutte contre la faim, facilite le travail des agriculteurs, forme les immigrants à connaître les plantes. Ici de grosses entreprises prennent toutes les ressources et produisent la majorité de ce que se trouve sur le marché. Le projet Brotes soutient les petits producteurs. Ils ont notamment un partenariat avec la FES Fundacion Escuela de Solidaridad et permettent de former des jeunes à l'agro-écologie.


Papa MATEIN, syndicat de los manteros de Madrid : l'association est née en 2016 quand un vendeur de rue sénégalais est mort dans une course poursuite avec un policier. Elle travaille avec des avocats et a pour objectif de lutter pour les droits de ces vendeurs et aussi de changer la pensée des gens envers les migrants. "Les gens pensent que les migrants n'ont pas de compétences mais ils ont des professions, des diplômes. Leurs diplômes ne valent rien ici, ils doivent tout recommencer. Ils font cela car en attendant leur papier ils doivent nourrir un parent malade, une famille...".


Maria LLANOS, association La Bolina : travail avec les réfugiés en agro-écologie et permaculture (formation , commercialisation). Ils souhaitent créer des postes de travail dignes, justes et participatifs. Les employés ne sont pas seulement des travailleurs mais ils font partie du projet. "Les gens sont vulnérables, on les protège face aux grandes fermes qui les exploitent. Nous voulons aussi faire changer les mentalités sur les modes de production et de consommation."


Juan MOLINA de la fédération andalouse des familles d'accueil : structure qui recherchent des familles aux jeunes qui sortent des centres de mineurs et se retrouvent à la rue dès leur majorité. "Ils sont mis dehors brutalement ce qui engendre des problèmes physiques, de santé...ils ne savent pas ce qu'ils vont manger et beaucoup volent pour vivre. [...] En sortant ce ces centres ils devraient avoir des papiers, c'est une obligation mais il y a trop de jeunes et cela n'est pas fait. [...] A partir de 8 ans, il est très difficile de trouver une famille car les gens veulent des tout petits." Une des femmes de la fédération raconte que des proches lui on dit "mais tu es folle d'accueillir un enfant inconnu chez toi !"

 

Feria de las alternativas en Granada con teatro, música, una mesa redonda sobre el tema "migración y solidaridad" y una conferencia sobre residuos, hambre mundial y agricultura de José Esquinas.

Jour 48 - 18/01/2020

Départ pour Murcia chez les chiffonniers d’Emmaüs !


A mi-parcours de la Caravane entre l'Afrique et l'Espagne nous avons mis en place un financement participatif pour soutenir ce projet qui a encore besoin de votre aide.

1 commentaire

1 Comment


balolokambaye
balolokambaye
Feb 26, 2020

Oooh gracias tous les participants de cette belle initiative .arternative pour que vive la terre 🤝en semble on est puissant 💪💪

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