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Forum des alternatives et programme en Casamance

Jour 10 - 11/01/2020 Ziguinchor

Visite d’un jardin de femmes où dès notre arrivée nous enlevons nos chaussures pour éviter le mauvais sort. Ici les femmes louent leur terrain et cultivent le navet, le chou, le bissap, la salade, la tomate durant la moitié de l’année. L’autre moitié, la saison des pluies, est réservée à la culture du riz. Chaque parcelle appartient à différents propriétaires d’une ethnie. Elles doivent en plus préparer la terre pour eux.

Un trou est creusé pour avoir de l’eau où l’on peut bien voir les différentes couches de plastiques accumulées au fil des années.

Phénomène récent, avec le changement climatique, la montée de la mer avec le rio Casamance. Problème remarqué dans toutes les mangroves du monde. A Ziguinchor, le sel est déposé sur les parcelles qui deviennent inutilisables que ce soit pour le riz ou les végétaux.

Elles utilisent des engrais naturels avec de la cendre, des déjections animales, des fruits… Malheureusement elles continuent d’utiliser des engrais chimiques à base de pétrole. Elles savent que c’est mauvais pour leur terre et les végétaux mais elles doivent aller vite et gagner de l’argent. Cela rend leur terre stérile et, par exemple, elles n’ont pas de vers de terre pour aérer le sol.

Elles commencent donc à observer que leur terre ne va pas bien et c’est un premier pas vers la permaculture. Cependant il est difficile de mettre des choses en place car elles ne sont que locataires. Elles aimeraient être propriétaires et monter une association mais elles n’ont pas de terre et doivent travailler individuellement avec des propriétaires qui viennent les surveiller.

Le reste de l’année elles vivent de la vente au marché de produits importés. Nous leur parlons d’Alassane Diatta, de sa pépinière à Teubi et leur donnons des conseils car c’est aussi à ça que sert la Caravane.

En fin de journée, la compagnie Médiane rejoint la Maison des enfants pour des exercices et préparer, avec la compagnie Noumec, la représentation devant le public du quartier de Niéfoulène sur le thème « Pour que vive la terre ».

 

Vamos a visitar unos huertos llevados por mujeres, ellas alquilan sus tierras a una etnia y cultivan plantas autóctonas, durante la mitad del año. En la temporada de lluvias (6 meses) está reservada para el cultivo convencional de arroz. Cavan un hoyo para obtener agua, donde pudimos observar las diferentes capas de plástico acumuladas a lo largo de los años.

Con el cambio climático, el mar ha penetrado mas en el Río Casamance. Con lo cual, la sal se deposita a lo largo de la ribera del Rio afectando a las parcelas cercanas que se vuelven inutilizables, ya sea para el cultivo del arroz o los huertos.

Esto ha hecho que las agricultoras comenzaran a observar que su tierra no era fertil y han empezado a dar pasos hacia la permacultura.

Jour 11 – 12/01/2020

Deux groupes se forment pour cette journée : le premier part avec Camille Gomis : découvrez ici ce qu'ils sont allés faire en direction de la Guinée Bissau. Le reste du groupe est resté à Ziguinchor.

La compagnie Noumec a organisé une fête traditionnelle qui a lieu lorsqu’un enfant circoncit sort de sa période de convalescence. Le diambadong est une danse qui célèbre la bravoure de ces jeunes.

Tout le monde déambule dans la rue en dansant sous le rythme des percussions, la foule grandissant à chaque pas. La poussière vole. Arrive Kankourang (voir photo) avec ses machettes. Cet être symbolique, une sorte de chaman, garant de l’ordre social avec son aspect répressif et protecteur. Il met par exemple des bouts de ficelles sur les mangues et celui qui cueille les mangues vertes pourra avoir une amende. Il aide aussi des femmes à avoir des enfants, à calmer des enfants turbulents etc.


Une fois tout le quartier rassemblé nous assistons à un concours de danse pour enfants où chacun vote pour le meilleur danseur. Puis arrive le spectacle entre les comédiens de Médiane et Noumec. Des phrases clés sont lancés au public et à la fin nous sentons que les messages sont passés sur la déforestation, le plastique, le partage…

Cette journée aura été un vrai moment de joie, d’énergie, de couleurs, de rire… Un moment magique pour nous, membres de la Caravane.

 

El grupo de teatro Noumec organizó una celebración tradicional. Todos caminan por la calle bailando al ritmo de la percusión, la multitud crece con cada paso. El polvo vuela. Kankourang (personaje simbólico de la cultura de Casamance) llega con sus machetes. Poniendo orden social con su aspecto represivo y protector.

Una vez que todo el vecindario está reunido, comienza el espectáculo entre los actores de Médiane y Noumec. Al final se transmiten los mensajes sobre la deforestación, reciclaje del plástico y un compartir general...

Este día fue un verdadero momento de alegría, energía, colores, risas ... Un momento mágico para nosotros, los miembros de la Caravana.

Jour 12 - 13/01/2020 Forum des alternatives casamançaises – Ziguinchor

François rappelle l’importance pour la Caravane de ramener ces alternatives au Maroc, en Espagne, en France puis aux Nations Unies à Genève en octobre et montrer ce qui est concrètement mis en place ici, qu’il existe des personnes qui font vivre la terre. Étaient présents :

- Denyse Leleu, Camille Gomis et Djibril Manga de Génération Non Violente ;

- Benoît Hebras ;

- Abdoulaye Badiane de l'Institut de recherche agrologique ISRA ;

- Aïdara Aziz et Hamady Diallo qui représentaient l'Imam ;

- Djibril Thiombane de la Gendarmerie ;

- Dembo Diédhiou de l'entente Diouloulou ;

- Landing Badji du FONG5 ;

- Marguerite Coly et Jeanne Joséphine Dieme de Kabonketoor ;

- Oumar Diatta de l'AJAC ;

- Mariama Osorio de l'association Beneen Yaou ;

- Ramatoulaye Doucouré de la plateforme des femmes pour la paix (PFPC) ;

- Mariama Sonko de Nous sommes la solution ;

- Cheikh Badianede l'ONG Pacte ;

- Ibrahima Ka de Pacte et du service de traitement des déchets de la Mairie ;

- Seyni Birame Sagna de l'AJAEDO pour les jeunes agriculteurs ;

- François Diatta de SOS Village d'enfants ;

- ainsi que les membres de la compagnie Noumec et de la Caravane.


Mariama Sonko – Présidente du mouvement :

« Nous sommes la solution » - Célébrons l’agriculture familiale africaine

Il s’agit d’un mouvement de femmes rurales africaines pour la souveraineté alimentaire. Lancé en 2011 par 12 organisations de femmes rurales. Nous sommes la solution est né pour promouvoir la voix de ces paysannes et paysans aux niveaux local, national et international. Aujourd’hui le mouvement compte 175000 membres à travers l’Afrique de l’Ouest.

En Afrique, l’agriculture familiale occupe une place centrale dans l’alimentation et constitue l’économie d’environ 70% de la population. Malgré les contraintes (faible accès à la terre, ressources de production…) les paysan.ne.s ont maintenu voir amélioré la production alimentaire grâce à des stratégies d’adaptation et de diversification efficace. Le mouvement dispose aussi d’un terrain où sensibiliser les gens.

« Pour que vive la terre nous avons des solutions de bio-fertilisants naturels liquide et solide (lait, cendre…). Notre terre est pauvre, fatiguée. Quelles alternatives avons-nous pour la faire revivre ? C’est un travail fait par des femmes. Elles aident à fertiliser et rééquilibrer la terre pour avoir une meilleure production et donc une vie meilleure.

Ce mouvement est une belle reconnaissance des femmes et un moyen d’émancipation. Il est porté par ces femmes car c’est une pratique, une connaissance qu’ont les femmes de leur terre. Moi je suis une paysanne, j’ai ses connaissances de mes ancêtres de génération en génération. On est très fières. »


Un chargé de mission à la Mairie qui s’occupe du tri des déchets était présent. Leur objectif est d’aider le gouvernement à gérer les déchets, surtout ceux qui sont toxiques, et de trouver une solution sur 5 ans. En parallèle ils veulent progressivement changer le comportement de la population en montrant par exemple qu’il faut éviter de mettre le feu aux plastiques car les gaz dégagés sont cancérigènes et toxiques, qu’il faut trier les déchets à la maison… et ainsi régler le problème à la source en sensibilisant les familles et les enfants à l’école.

Depuis 10 ans, la Mairie payait 10 millions de francs CFA à des concessionnaires mais ils n’ont jamais réalisé un vrai travail de traitement des déchets.

Aujourd’hui ils cherchent des subventions et voudraient trouver 10 hectares en dehors de Ziguinchor pour créer une zone de tri et de traitement des déchets. Ziguinchor pourrait être divisée en 5 zones qui s’occuperaient de leurs déchets, auraient un conseil de quartier et sélectionneraient des jeunes pour collecter les déchets. La création de ce système pourrait créer 300 emplois. Le Ministère est intéressé et voudrait étendre ce système à d’autres régions.

 

Foro de Alternativas de Casamance. François recuerda la importancia de que la Caravana traiga estas alternativas a Marruecos, España, Francia y luego a las Naciones Unidas en Ginebra en septiembre y muestre lo que se implementa concretamente en estos lugares y que estas personas están haciendo que la tierra viva.


Mariama Sonko - Presidenta del movimiento "Somos la solución" - Celebrando la agricultura familiar africana.

Es un movimiento de mujeres africanas rurales por la soberanía alimentaria. Lanzado en 2011 por 12 organizaciones de mujeres rurales. En África, la agricultura familiar ocupa un lugar central en la dieta y constituye la economía de aproximadamente el 70% de la población. A pesar de las limitaciones (acceso deficiente a la tierra, recursos de producción, etc.), los agricultores han mantenido e incluso mejorado la producción de alimentos gracias a estrategias efectivas de adaptación y diversificación.


El gerente de proyectos del ayuntamiento que se encarga de clasificar los desechos. Su objetivo es ayudar al gobierno a gestionar los desechos, especialmente los desechos tóxicos (como plástico), y encontrar una solución durante 5 años. Al mismo tiempo, quieren cambiar gradualmente el comportamiento de la población.

Hoy buscan subvenciones y desean encontrar 10 hectáreas fuera de Ziguinchor para crear un área de clasificación y tratamiento de residuos.

La creación de este sistema podría crear 300 empleos. El Ministerio está interesado y quisiera extender este sistema a otras regiones.


Jour 13 – 14/01/2020

Visite à SOS Village d'enfants.


Jour 14 – 15/01/2020 Visite au roi d’Ossouye : Sibilumbaye Diedhiou.

Nous arrivons au bois sacré d’Ossouye où nous attendons que le roi ait terminé son précédent rendez-vous pour pouvoir nous accueillir.

Le 17 janvier 2000, les dix vieux sages du village se sont réunis pour choisir le futur roi. Ce rôle n’est donc pas transmis de père en fils mais cela reste dans la lignée d’une même famille. Sibilumbaye Diedhiou était chauffeur de taxi auparavant et ne voulait pas être roi. Il a été choisi car il était quelqu’un de respectable.

Ici, nous sommes loin des rois que nous connaissons en Europe. Celui que nous avons rencontré est très simple et accessible. Il doit toujours être vêtu de rouge avec son balai, son « arme » à lui. Il ne doit pas boire d’alcool, ne peut pas voyager. Il doit toujours parler en diola et c’est un intermédiaire qui parle en français.

Son royaume est composé de plusieurs villages. L’armée n’a pas le droit d’y intervenir sans son accord. La présence de roi est seulement en Casamance. Il a un rôle de protecteur de la forêt et de garant de la paix. Le peuple vient le voir pour des prières, pour régler des conflits… « Le vrai problème chez les diolas est la terre. » Les vieux sages se rendent dans le village puis convoquent la famille concernée pour dialoguer. La décision du roi est toujours respectée.

L’après-midi nous allons dans un jardin de femmes qui, contrairement au précédent, est géré de manière collective. La culture est faite avec des engrais biologiques. Les femmes tirent l’eau du puits à la main. Nous les avons mises en relation avec Alassane Diatta, qui comme elles, passaient 4 à 5 heures par jour à tirer l’eau de son puits avant de pouvoir installer une pompe solaire. Nous expliquons aussi l’importance d’avoir des arbres.

 

Visita al rey de Ossouye: Sibilumbaye Diedhiou.

Llegamos al bosque sagrado de Ossouye donde esperamos hasta que el rey haya terminado su reunión anterior para poder darnos la bienvenida.

El 17 de enero de 2020, los diez sabios de la aldea se reunieron para elegir al futuro rey. Por lo tanto, este papel no se pasa de padre a hijo, pero permanece en el linaje de la misma familia.

Su reino está formado por varias aldeas. Los militares no tienen derecho a intervenir sin su consentimiento. La presencia del rey es solo en Casamance. Tiene un papel de protector del bosque y guardian de la paz. La gente viene a verlo para orar, para resolver conflictos ...

Por la tarde vamos a unos huertos llevados por mujeres que, a diferencia del anterior visitado, se gestiona de forma colectiva.

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