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Delhi-Genève : la marche Jai Jagat 2020 et son lien avec la Caravane

Extrait de la newsletter Jai Jagat 2020 En marche pour la Justice et la Paix, 17/02/2020

Après 120 jours et 2000 km de marche, la Marche Globale pour la Paix a quitté définitivement l’Inde.

Pendant 4 mois, nous avons marché par les plaines centrales de merveilleuses contrées, toutes très différentes, en couvrant chaque jours 25 km, en restant chaque nuit dans des localités différentes et en rencontrant chaque jour des centaines de gens.

Nous avons eu un minuscule aperçu d’en bas, tel que celle du ver de terre, de la vie des gens. Pas à pas, village par village, ville par ville, en connectant avec les actions de tant de peuples, c’était un aperçu fantastique de la vie quotidienne de tant de différentes peuplades. C’est une vue très différente que « cette vue d’oiseau », d’en haut qui tente de voir les choses des hauteurs aériennes, sans jamais toucher le sol des réalités. Jai Jagat « touche le sol » à chaque pas.

Pendant la première période, la Marche de Jai Jagat est passée par Delhi, Haryana, Uttar Pradesh, Rajasthan, Madhya Pradesh et Maharashta, en semant les messages de Gandhi « en mouvement pour la justice et la paix » : Nous avons eu un impact sur plus ou moins 100.000 personnes durant la marche, en formant 5.000 jeunes et en sensibilisant 25.000 écoliers à la non-violence. La majeure partie du voyage s’est passé au Madhya Pradesh et comme nous traversions 13 districts, nous nous sommes retrouvés dans des douzaines de zones forestières et nous avons fait connaissances avec différentes cultures tribales des « adivasis » (peuples autochtones), en apprenant d’eux et de leurs expériences à prendre soin des autres et de la terre.

Nous sommes plus que reconnaissants à tous ces gens, avec qui nous avons eu la chance de partager la même vision de la non-violence et qui nous ont donné la force de continuer dans d’autre pays.

Chers lecteurs, nous sommes prêts à continuer !

[Au 17 février 2020] Le plus grand groupe de yatrees est déjà arrivé dans le Sud de l’Arménie où ils ont commencé à marcher. En même temps, des marches parallèles sont en Iran, au Népal, aux Emirats Arabes Unis et dans différents Etats de L’Inde. Après des conférences, des échanges de solidarité et des activités de collecte de fonds, d'ici le 5 mars, tous les marcheurs convergeront dans la région enneigée des montagnes du Caucase.

[Face au Covid-19] « C'est avec le cœur lourd que nous annonçons la suspension temporaire de la marche Jai Jagat. Nous espérons que ce report nous donnera la possibilité de nous réunir et de relancer la marche dès que la situation du COVID 19 s'améliorera et sera sous contrôle. […]

Juste pour vous informer du déroulement des évènements, nous sommes arrivés à Erevan il y a moins d'une semaine après une marche de 400 kilomètres durant un mois. Ce fut une expérience exaltante et nous avons rencontré l'incroyable hospitalité du peuple arménien dans le processus de diffusion du message de paix et de Gandhi. Le peuple arménien a tellement souffert de conflits et de guerres au cours de l'histoire qu'il n'est pas étonnant qu'il ait visiblement répondu à ce message de paix. Cette expérience a eu un écho profond chez les marcheurs indiens et internationaux et leur a donné plus de force pour continuer à construire la paix dans leur vie future alors qu'ils quittent la marche en Arménie.

La marche arménienne a fait suite à une très bonne marche de quatre mois en Inde, qui nous a également rapprochés des gens et de leur désir de paix ainsi que de leur engagement envers les valeurs du Mahatma et de Kasturba Gandhi. […]

Les autres visites au Népal, au Pakistan, aux EAU, dans les Balkans et surtout en Iran, ont apporté un message fort de paix et de non-violence de Gandhi.[…]

Pour en revenir à la question du report, nous avons eu du mal à arrêter cette action après sept ans de planification. Sur le conseil du gouvernement arménien, nous avons renvoyé trente-cinq participants chez eux. […] Un petit groupe de trois personnes attendra en Arménie. Une fois que nous serons assurés de la sécurité de chacun et que les formalités administratives seront réglées, nous retournerons également en Inde.

Les marcheurs de Jai Jagat tiennent à rappeler que, bien que nous soyons confrontés à une pandémie mondiale et que nous devions être prudents, saisissons cette occasion pour faire pression en faveur d'un changement dans l'approche du développement et de l'économie politique actuelle. Ne nous laissons pas prendre par la panique au point d'obscurcir la vision du Jai Jagat. Il y a encore beaucoup d'activités à faire.


 
En amont de la Caravane Par Louis Campana, 05/03/2020

A Barcelone, plusieurs personnes m'ont demandé de narrer les faits en amont de la Caravane. Voici :

D'abord, en 2001, rencontres fortuites du Père Camille Gomis, prêtre de Casamance au Sénégal, de François Verlet et de Louis Campana à Paris lors de formations à l'intervention civile de Paix (ICP), trois fois dix jours. De ces rencontres est née une amitié militante entre les trois personnes.

En 2006, Louis invite Rajagopal, visité l'année précédente en Inde à Delhi, à venir aux Initiatives de Paix à la Villette à Paris. Depuis Gandhi International (GI) et Ekta Parishad (EP) sont restés liés et ont multiplié les initiatives en faveur de la diffusion de la philosophie gandhienne entre l'Inde et l'Europe.

En 2007, Janadesh, le verdict du peuple, EP et GI sont à Gwalior, EP pour cette marche et GI pour filmer l'événement et produire le documentaire, qui sera suivi de trois visites de Rajagopal en France pour des projections du film "la Marche des Gueux".

Ensuite, en 2008, congrès à Wardha des mouvements non-violents gandhiens : plus de 150 personnes venues du monde entier. Le Père Gomis était du lot et avait commencé en Casamance l'association Génération non-violence (GNV), laquelle compte actuellement plus de dix mille jeunes qui se sont engagés, à la manière des scouts, à promouvoir dans leur vie l'esprit de la non-violence dans un pays maltraité depuis plus de 35 ans par une guerre civile indépendantiste où l'on a dénombré plus de 30 000 victimes blessées et/ou décédées.

En 2009, tournée en Amérique du Sud et Centrale auprès des Serpaj (Service Justice et Paix, mouvement de l’Église catholique) avec Ramesh Sharma, bras droit de Rajagopal pendant près de trois mois, avec notamment Adolfo Peres Esquivel, prix Nobel de la Paix 1980, qui a parrainé cet événement.

En 2010, à l'initiative de GI, a lieu à Bhopal le premier colloque avec ET sur le thème "Vers une Économie non-violente" qui sera suivi par son colloque jumeau en France à Saint Antoine l'Abbaye, communauté de l'Arche de Lanza del Vasto, en 2011.

Nous sommes de nouveau en 2012 avec la marche Jansatyagraha d'ET pour l'accès aux droits des paysans sans terre.

Pour la diffusion du documentaire né de cette marche et qui s'appelle "100 000 et une victoires pour le monde", plusieurs caravanes sont organisées par GI en France dans plus de trente villes.

Le drame des subsahariens qui mourraient en Méditerranée a rallumé en 2016, l'idée d'un colloque au Sénégal afin de poser les vraies questions, entre guerre civile, accaparements des terres, changements climatiques et post-colonisation avec notamment le problème complexe du foncier.

Il se fera en janvier 2017 à Ziguinchor, capitale de la Casamance. Ce colloque, ainsi que les deux précédents ont fait l'objet de brochures disponibles sur le site de GI.

La même année, a lieu à Wardha l'anniversaire de la rencontre de Gandhi et Lanza del Vasto, qui se manifeste par un congrès autour des questions de la place des paysans dans un monde urbanisé, réflexions sur une agriculture locale et en biologie, de l'équilibre de la terreur avec le nucléaire, et de la diffusion de l'aspect universitaire d'une économie non-violente avec notamment la présence de plusieurs universitaires, l'un du Kinshasa, le président de l'Université libre ainsi qu'un universitaire de Barcelone, du doyen de l'Institut d'études gandhiennes et d'étudiants sur ce thème venus de pays limitrophes, Afganistans, Bengalis, Népalais. Rajagopal et son épouse étaient présents à ce congrès alors que la marche Jai Jagat 2020 était déjà programmée.

Insatisfaits des résultats du colloque de Casamance, nous lançons à Wardha l'idée de la Caravane "Pour que vive la Terre" afin de lier le travail de Jai Jagat, de GI et de GNV du Père Gomis et de sa présidente française Denyse Leleu.

D'où la Caravane des alternatives rurales et urbaines, dont GI a confié la charge à François Verlet.

Cette Caravane, donc, est une collaboration de trois associations EP, GI, GNV, auxquelles se sont joints l'association Médiane non-violence (et sa compagne de théâtre Médiane et cie), la compagnie de théâtre Noumec de Casamance et d'autres soutiens... institutionnels ou privés.

Ce texte a pour but de présenter l'histoire à partir d'éléments directement liés les uns aux autres, ou ayant été moteurs de cette caravane.


Merci pour votre écoute et soutien.

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